Cette semaine, on a beaucoup entendu parler du coup de gueule de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'écologie.
Mais de la loi qui a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale le 9 avril (la seconde lecture au Sénat c'est la semaine prochaine), beaucoup moins.
Si l'article premier précise que "les organismes génétiquement modifiés ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect de l'environnement et de la santé publique", l'amendement 252 qui vise à protéger les zones de productions de qualité sans OGM sera supprimé, a promis Jean-François Copé, comme le rapporte Les Echos.
Supprimer (notamment) cet amendement annule purement et simplement l'article premier de cette loi. La contamination des champs sans OGM est ouverte. C'est pour cela que d'aucuns disent que le Grenelle de l'environnement est mort. Oubliant le principe de précaution au profit de la liberté de produire avec ou sans OGM qui fonde cette loi n'exclut en rien la présence d'OGM non désirée dans des cultures, comme nous avons pu le voir dans le documentaire Le monde selon Monsanto.
On voit d'ailleurs que c'est ce film qui a alerté certains élus UMP, comme le sénateur Le Grand, dont quelques titres de presse (rue89, L'Express) ont publié sa lettre au vitriol adressée à son groupe.
Le Canard Enchaîné précisait que les amendements favorables aux semanciers, Monsanto en tête, étaient discrètement soutenus par l'Elysée, relayés par les godillots du groupe UMP à l'Assemblée nationale, mené par le bon chien-chien à son maître Jean-François Copé.
Je vois dans la position Elyséenne la même posture que pour la guerre en Afghanistan (3 500 soldats Français désormais) ou le retour au commandement de l'Otan : atlantiste, pro-américain à tout prix. Mais là, c'est au dépens de la santé publique.