La bernique, appelée aussi « patelle », est extrêmement fréquente sur l’estran rocheux de l’Atlantique. Son premier prédateur est l’homme, qui s’en régale pour peu qu’il sache la choisir et la cuisiner. Mais la bernique, mollusque herbivore qui broute les algues, est aussi la proie de certains animaux marins. Or, détacher la bernique est chose difficile : grâce à l’effet de ventouse qu’elle exerce sur le rocher, elle peut résister à une force de 30 kg. Elle est aussi rusée, capable de piéger les étoiles de mer trop gourmandes : pour ce faire, elle soulève sa coquille, ce qui la fait ressembler à un champignon (photo), et lorsque l’étoile passe un tentacule, elle referme violemment sa coquille, sectionnant un bout de l’étoile de mer trop vorace.
Résultat des courses : pour boulotter la bernique, il faut s’attaquer à sa coquille en la perçant, ce que font très bien les bigorneaux perceurs, dont font partie les pourpres. Ce type de bigorneau est particulièrement redouté des conchyliculteurs, car il perce les coquilles des moules et même celles des huîtres, tuant la bête qui est à l’intérieur en y injectant une substance qui la liquéfie. Il n’a plus alors qu’à l’aspirer pour se régaler. Parmi les délices de ce bigorneau se trouve la bernique, et c’est ainsi que l’on peut voir ces fameuses berniques surmontées d’un bigorneau, et ce n’est pas pour la déco.
Certains de ces bigorneaux ne sont pas endémiques des côtes charentaises et auraient été introduits accidentellement dans le bassin de Marennes-Oléron il y a une quinzaine d’années. En effet, un rapport de l’IFREMER signale la présence d’un bigorneau perceur originaire du Pacifique en 2000.
à cliquer :
- la page consacrée aux berniques sur un site web … d’horticulture !
- la notice wikipédia « bigorneau »
- un article de Libé de 1995 relatant les ravages effectués par un bigorneau perceur sur les huîtres du bassin de Thau
Photos prises à la pointe de Chassiron (île d’Oléron) le 9 mars 2013
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