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Paul Newman, un sex symbole plein d’humanité

Publié le 11 mars 2013 par Etv @etvonweb

PAUL NEWMAN, un sex symbole plein d’humanité

En 1958, au Festival de Cannes, tout le monde a craqué pour le personnage qu’il incarnait dans « Les feux de l’été » de Martin Ritt. Celui d’un gars du sud au regard d’un bleu sidérant et porteur d’une charge érotique qui s’avéra fatale à sa partenaire…

Joanne Woodward l’épousa, en effet, rangea son trophée du « Meilleur acteur » décroché sur la Croisette, et la love story dura aussi longtemps que Paul Newman resta en vie : 50 ans

Né en 1925 dans une famille aisée, implantée à Cleveland, dans l’Ohio, Paul fut confronté très jeune aux horreurs de la Guerre du Pacifique où il servit de 1943 à 1945. Pas question après cela d’envisager la relève de son père, propriétaire d’un florissant commerce de sport ! Il rêvait d’évasion dans le monde de tous les possibles et seul le théâtre pouvait répondre à cette attente. Il suivit les cours de l’école d’art dramatique de Yale, puis ceux de Lee Strassberg à l’Actor Studio de New York. « Picnic » fut sa première apparition remarquée sur une scène de Broadway, « Marqué par la haine », de Robert Wise, le premier rôle consistant que lui offrit le cinéma en 1955. Trois ans plus tard, il fut impossible d’échapper à son charme ravageur avec la sortie coup sur coup de « Les feux de l’été », « Le gaucher » et « La chatte sur un toit brûlant ». Par la suite, Otto Preminger (Exodus), Robert Rossen (L’arnaqueur), Peter Ustinov (Lady L), Alfred Hitchcock (Le rideau déchiré) le prépareront au rôle avec lequel il va atteindre la légende en 1967 : « Luke la main froide », le forçat nonchalant, goguenard, irréductible.

A la même époque, Robert Redford, un autre sexe symbole, s’invitait sur les murs des chambres des jeunes filles…  Avec Paul, dans « Butch Cassidy et le Kid », ils firent chavirer bien des cœurs en 1969 et, aujourd’hui encore, force est de constater qu’on reste sous le charme… Idem quant à leur duo dans « L’arnaque », autre film culte dont la musique signée Martin Hamlish (thème de Scott Joplin) fut longtemps sur toutes les lèvres. Mais c’est avec son personnage de l’arnaqueur, Eddie Felson, que Paul Newman décrochera l’Oscar du meilleur rôle 25 ans plus tard, en 1986, après 6 nominations : avec « La couleur de l’argent », Martin Scorcese a, en effet, sorti Eddie-vite-fait de l’oubli pour perfectionner Tom Cruise dans la pratique du billard gagnant… Mais Paul Newman bouda l’événement : « C’est comme courir après une jolie femme pendant très, très longtemps. Elle finit par céder, et on lui dit « désolé, mais je suis fatigué ! ». Entretemps, l’acteur était passé de l’autre côté de la caméra. Le temps de cinq longs métrages, dont « Rachel, Rachel »(Golden Globe Award en 1968), il allait nous révéler un cinéaste sensible, plus près de la Nouvelle Vague que des grosses productions hollywoodiennes. Son chef-d’œuvre –« De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites »- date de 1972.

C’est via son interprétation d’un pilote des 500 miles d’Indianapolis dans « Virage », en 1968, qu’il contracte le virus de la conduite de bolides. Au point de s’aligner dans des compétitions qu’il juge à sa portée (il arrivera deuxième, en 1979, aux 24Heures du Mans) et de créer par la suite sa propre écurie de voitures de course.

Tout en poursuivant sa carrière de cinéma (on le remarquera notamment dans « Les sentiers de la perdition » de Sam Mendès en 2002), son rôle d’époux et de père (cinq filles dont deux d’un premier mariage…) Paul Newman va se comporter en homme engagé politiquement (militant entre autres pour des droits civiques et le désarmement nucléaire) et devenir le charisme fait homme via différentes fondations. La Scott Newman Fondation a pour objectif la lutte contre la drogue, le fils de l’acteur étant décédé d’une overdose à l’âge de 28 ans. Newman’s Own, la marque de produits alimentaires de l’acteur, est à vocation caritative : elle affiche sur le net le compteur qui égrène en temps réel le montant des bénéfices versés à diverses associations. Dont celle s’occupant d’enfants atteints du cancer, la maladie qui a eu raison de lui le 26 septembre 2008.

Il n’était déjà plus de ce monde lorsque sortit le documentaire de James Honeyborne auquel il avait prêté sa voix : « La famille des suricates ». Deux années plus tôt, dans le film d’animation  « Cars 1 », il s’était amusé à jouer Doc Hudson, figuré par une superbe Hudson Hornet de 1951. La mécanique, Newman adorait cela ! Et il préférait sa combinaison de pilote au plus flatteur des smokings. Il avait 70 ans lorsque le magazine américain Empire l’épingla parmi les 100 acteurs les plus sexy de l’Histoire du cinéma. Cela a dû le faire doucement rigoler, comme on l’a vu si souvent le faire. Au ciné.

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