Le point de vue de ce roman est très touchant. Il choisit de nous montrer avec un ton et un regard naïf les réalités les plus dures. Le petit Courgette, par exemple, n’est pas du tout conscient de la mort de sa mère, et c’est peu à peu que l’on prend conscience des raisons qui ont mené tous ces enfants à ce foyer, de leur profond mal-être qui s’exprime de différentes manières. Courgette notamment refuse qu’on l’appelle par son prénom, Simon cache profondément toute information personnelle, d’autres ne prononcent pas un mot ou jouent à énoncer des noms de maladie toute la nuit. J’ai été tout particulièrement touchées par les scènes où les familles rendent visite à ces enfants, notamment le retour du père du petit Ahmed, qu’il n’a pas vu depuis longtemps et qui ne reconnaît pas dans ce visage glabre le papa barbu aux cheveux crépus dont il avait gardé le souvenir.
Néanmoins, j’ai trouvé que l’ensemble de l’histoire tournait un peu en rond, et que les scènes racontant le quotidien de ces enfants manquaient un peu de relief, dû à ce point de vue biaisé: Courgette lui-même percevant rarement la réelle nature de la situation, lorsqu’elle ne prêtre pas à un sens caché, on reste donc dans quelque chose d’un peu superficiel. De plus, l’ensemble de l’histoire se déroulant en tout et pour tout sur un an, j’ai du mal à comprendre le mot “autobiographie” du titre.
La note de Mélu:
De bons éléments, mais un je-ne-sais-quoi m’a manqué pour être complètement emballée.
Un mot sur l’auteur: Gilles Paris (né en 1952) est un auteur français qui aime donner la parole aux enfants dans ses romans.
catégorie “aliment/boisson”