Le petit Icare a neuf ans, il vit seul avec sa mère qui boit beaucoup, parle seule avec sa télé, depuis que son père est parti faire le tour du monde avec une poule. Sa mère l’appelle Courgette, et ce surnom-là, il y tient. Et comme le ciel est responsable de tous ces malheurs, il est bien décidé à le tuer, le ciel, avec ce pistolet qu’il a trouvé dans la chambre de maman. Ca fait du bruit, ça affole maman qui essaye de lui prendre le pistolet. Le coup part tout seul. Lorsque les gendarmes arrivent, Courgette ne sait pas vraiment ce qui est arrivé à sa maman. Le voici placé dans un foyer pour orphelins, avec les zéduc et les autres enfants: Ahmed qui fait pipi au lit et dont le papa est en prison, Alice qui ne parle jamais et dont on ne voit pas le visage derrière les cheveux, ou Simon qui sait tout sur tout le monde. De temps en temps, Raymond, le gendarme qui l’a trouvé, vient le voir. Mais la vie devient bien plus belle lorsqu’arrive au foyer Camille. Si forte et si jolie Camille.
Le point de vue de ce roman est très touchant. Il choisit de nous montrer avec un ton et un regard naïf les réalités les plus dures. Le petit Courgette, par exemple, n’est pas du tout conscient de la mort de sa mère, et c’est peu à peu que l’on prend conscience des raisons qui ont mené tous ces enfants à ce foyer, de leur profond mal-être qui s’exprime de différentes manières. Courgette notamment refuse qu’on l’appelle par son prénom, Simon cache profondément toute information personnelle, d’autres ne prononcent pas un mot ou jouent à énoncer des noms de maladie toute la nuit. J’ai été tout particulièrement touchées par les scènes où les familles rendent visite à ces enfants, notamment le retour du père du petit Ahmed, qu’il n’a pas vu depuis longtemps et qui ne reconnaît pas dans ce visage glabre le papa barbu aux cheveux crépus dont il avait gardé le souvenir.
Néanmoins, j’ai trouvé que l’ensemble de l’histoire tournait un peu en rond, et que les scènes racontant le quotidien de ces enfants manquaient un peu de relief, dû à ce point de vue biaisé: Courgette lui-même percevant rarement la réelle nature de la situation, lorsqu’elle ne prêtre pas à un sens caché, on reste donc dans quelque chose d’un peu superficiel. De plus, l’ensemble de l’histoire se déroulant en tout et pour tout sur un an, j’ai du mal à comprendre le mot “autobiographie” du titre.
La note de Mélu:
De bons éléments, mais un je-ne-sais-quoi m’a manqué pour être complètement emballée.
Un mot sur l’auteur: Gilles Paris (né en 1952) est un auteur français qui aime donner la parole aux enfants dans ses romans.
catégorie “aliment/boisson”