11 mars Ouaiiis ! J'ai toujours adoré le sport, lui ne m'a jamais aimé. Un drame. Faut dire que mon corps, chétif et malmené, ne m'aidait pas beaucoup. J'ai commencé par mon sport favori, le rugby. Je ne sais si vous connaissez le rugby de clocher et son lot de châtaignes et de cous tordus, mais pour faire bref, n'étant pas le fils du boucher mais un émigré de la ville, je fréquentais déjà les bancs de touche. Mon expérience s'arrêta la première fois que je touchais le ballon. Un plaquage sauvage m'expédia au sol, le ballon coincé sous l'estomac. Je sortis définitivement et le souffle coupé. J'ai joué dix ans au foot dans une équipe de pieds cassés. Sept ou huit à l'entrainement, guère plus en match, où l'on me plaçait ailier malgré ma pointe de vitesse de chihuahua, c'est là où je dérangeais le moins. Dix ans, avant, pas un but... Puis je grossis. Démesurément. Et vint le temps du succès : je fis un peu de judo, et, ceinture verte je battis une ceinture marron auquel je rendais vingt kilos. Il tenta de me bousculer, se déséquilibra et je chus sur lui de tout mon poids, tortue en parachute. Rouge puis blême, il rendit les armes avant de rendre l'âme. Mais l'honneur est sauf. Quart de finale de région, cadets, handball, je suis aux six mètres on me passe la balle, tir en extension, buuuuut ! Je m'en souviens encore comme de mon dépucelage.
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