Beat Richner refuse l'argent de la nudité de Carla Bruni

La photo d'un nu de Carla Bruni, aujourd'hui première dame de France, s'est vendue jeudi à 91 000 euros aux enchères à New-York. Son auteur avait convaincu le collectionneur de reverser le montant de la transaction à une oeuvre humanitaire. Il choisit donc de soutenir Beat Richner, ce pédiatre-musicien suisse qui, depuis 1970 consacre toute sa vie à sauver les enfants vietnamiens dans un environnement national et international particulièrement virulent, voire hostile (voir ses démêlées avec l'OMS).

Malgré les besoins réels de son institution, Beat Richner a refusé ce don par "respect" pour ses patients :

"Mon refus n'est pas une critique de cette photo, ni de son modèle. Je refuse en revanche que notre institution soit mêlée à l'utilisation médiatique de la nudité de Mme Bruni.
L'idée de ce don est un moyen d'assurer la publicité de cette vente aux enchères - et le renom du photographe. C'est une manière de se servir de nous. Beaucoup de nos donateurs restent anonymes. Ce n'était pas le cas ici. Les personnes qui travaillent avec moi approuvent toutes mon refus.

L'utilisation de la nudité n'est pas comprise ici comme elle l'est en Occident. Nous ne sommes pas à Hollywood. Ma décision a été prise par respect envers nos patients et leurs mères. Ceux-ci se sentent en sécurité dans nos hôpitaux autant que dans une pagode. L'acceptation d'argent venant de l'exploitation du corps féminin serait perçue comme une insulte à leur sensibilité et à leur pauvreté. En même temps pour les Cambodgiens et leur gouvernement, Mme Bruni est vue désormais comme la première dame de France. Notre réputation serait entachée par l'irrespect que constituerait à leurs yeux l'acceptation d'un don de cette nature" (Extrait d'un entretien accordé au journal suisse "le matin").

Il est encore des hommes d'honneur : un médecin exceptionnel et une oeuvre tout à fait remarquable (témoignage, conditions et résultats de son travail).

Lahire