L'étoile Alpha Centauri A possède une étrange couche plus froide comme le Soleil

Par Memophis
    L'Agence spatiale européenne (ESA) a découvert la présence d'une couche plus froide au cœur de l'atmosphère de l'étoile Alpha Centauri A. Le phénomène était jusqu'à présent exclusif au Soleil. Cette découverte permet de comprendre un peu mieux l'activité de l'astre solaire.

L'un des mystères du Soleil réside dans la composition de son atmosphère. En effet, les températures varient entre ses différentes zones. Étonnamment, les zones externes sont bien plus chaudes que celles situées à la surface du Soleil : alors que la température moyenne de la photosphère, partie externe de l'étoile, tourne autour des 6.000°C, elle atteint plusieurs millions de degrés Celsius au niveau de la couronne solaire.

On pourrait alors croire qu'il suffit de s'écarter de la surface pour que la température augmente, mais ce n'est pas le cas. En effet, entre ces deux couches, la température de la partie basse de la chromosphère descend à 4.000°C. Toutefois, ce phénomène ne serait pas observable que sur le Soleil. Grâce au télescope spatial Herschel, les astronomes de l'Agence spatiale européenne (ESA) ont découvert une zone de température minimum similaire, juste au-dessus de la surface de l'étoile Alpha Centauri A. C'est la première fois que ce phénomène est observé dans une autre étoile que le Soleil.

Alpha Centauri A est une étoile jaune-orange, semblable sur de nombreux points (masse, température, composition chimique) au Soleil. Elle fait partie des trois étoiles, avec l'Alpha Centauri B et la Proxima Centauri, qui composent le système Alpha Centuri, et qui sont les voisines les plus proches du système solaire. La Proxima Centauri est à seulement 4,24 années-lumière de distance avec la Terre, tandis que ces grandes sœurs formant une étoile double Alpha Centauri AB sont à 4,36 d'années-lumière.

Mieux comprendre le "puzzle du chauffage atmosphérique"

"L'étude de ces structures a jusqu'à présent été limitée au Soleil, mais nous voyons clairement la signature d'une inversion de température des couches similaires chez l'Alpha Centauri A", a déclaré dans un communiqué René Liseau, principal auteur de l'étude étayant ces découvertes et publiée dans le journal Astronomy & Astrophysics.Les scientifiques pensent que la chaleur extrême de la couronne du Soleil est vraisemblablement liée à l'enroulement des lignes de champ magnétique qui donne lieu à des explosions du type éruption solaire.

"Des observations détaillées de ce genre pour une variété d'étoiles pourrait nous aider à comprendre l'origine de telles couches et le puzzle du chauffage atmosphérique", a ajouté René Liseau du Onsala Space Observatory en Suède. Mais cette découverte pourrait également permettre d'estimer la quantité de poussière présente dans les disques de débris froids autour des étoiles similaires au Soleil.