Ce livre a reçu le prix Alfaguara 2011, c’est le troisième roman de J.G.Vásquez.
Auteur : Juan Gabriel Vásquez.
Paru en 2012 aux Editions Seuil.
297 pages.
Dans « Le bruit des choses qui tombent », l’histoire est narrée par Antonio Yammara qui croise sur sa route Ricardo Laverde, tout juste sorti de prison, personnage aussi mystérieux que fascinant, qui va occuper une place plus importante qu’il ne croit dans la vie du narrateur.
J.G Vasquez par la voix d’Antonio Yammara nous décrit le Bogota des années 70, 80 et 90, une ville sombre avec une atmosphère tendue, emplie de violence accompagnée par une impunité surprenante.
« Une tache de sang, qui à cette heure, et avec si peu de lumière, était noire comme la nuit »
L’auteur distille ses pensées via le narrateur, faisant le portrait d’une société colombienne où l’épanouissement paraît impossible et la compréhension de la société insaisissable.
Le début du récit se déroule autour d’un billard, lieu de rencontre des deux protagonistes. L’auteur fait de ce billard une sorte d’allégorie de cette société dévastatrice où les boules de billards, qui ont remplacés les hommes, s’entrechoquent avec fracas et tombent fatalement.
Peu à peu, les deux compagnons s’attachent mais leur amitié sera courte, la faute à cette société violente qui va soudainement les séparer.
Malgré tout Antonio Yammara, marqué à vie, tant physiquement que mentalement, par cette rencontre et la mort de son compagnon s’efforcera à comprendre la raison de l’étrange comportement de Ricardo Laverde. Le narrateur entreprend une réflexion sur lui-même et les causes des maux du monde dans lequel il vit, au risque de mettre en péril son couple et de remettre en question sa vie quotidienne.
Au-delà de la réflexion sur la violence qui sévit dans cette société, les thèmes du couple mais surtout du temps et des souvenirs sont explorés.
« Il n’est jamais trop tard pour réparer ce qu’on a brisé »
Le temps qui efface et transforme les souvenirs. Ces souvenirs qui peuvent aussi rapprocher deux êtres qui n’avaient pourtant rien en commun au premier abord. C’est le cas avec Maya, fille de Ricardo Laverde, que le narrateur va aller jusqu’à rencontrer pour toujours essayer de partir à la poursuite de la vérité passée. Ils iront ensemble à la Hacienda Napoles, lieu de vie tombé en désuétude après la mort de son propriétaire : Pablo Escobar, baron de la drogue dans les années 80.
La Hacienda Napoles s’avère être un souvenir d’enfance fort dans la vie de Maya Laverde et Antonio Yammara qui ne peuvent réprimer leur envie de se rendre sur place pour partager ce moment fort.
Dans sa quête de suivre les traces laisées par Ricardo Laverde tout au long de sa vie, Antonio Yammara passe donc par plusieurs états qui permettent à l’auteur d’aborder des thèmes qui lui sont chers avec des mots qui semblent être tombés sur les pages du livre… dans un éclat silencieux.