À la merveille, à la poubelle !

Publié le 10 mars 2013 par Unionstreet

Même s’ils se sont connus sur le tard, la passion qu’ont vécue Neil et Marina à la Merveille – Le Mont-Saint-Michel – efface les années perdues. Originaire d’Ukraine, elle est divorcée et mère d’une fillette de 10 ans, Tatiana. Installés dans l’Oklahoma, leur relation s’est fragilisée : Marina se sent piégée et cherche conseil auprès d’un autre expatrié, un prêtre catholique qui doute de sa vocation. Alors que Marina retourne en France avec sa fille, Neil se console avec Jane, une ancienne amie à laquelle il s’attache. Mais quand rien ne va plus pour Marina, il se sent écartelé. Le prêtre, lui lutte pour retrouver la foi. Face à deux formes d’amour, les deux hommes sont confrontés aux mêmes questions.

Terrence Malick aime filmer. Il aime chercher les détails qui transformeraient la moindre flaque d’eau ou coin de champs de blé en véritable paradis visuel. Il aime ça. Beaucoup. Trop.

En effet, À la merveille constitue à ce jour peut être le film qui représente le plus l’amour de Malick pour l’image, ce qui se voit tellement que cela en devient caricatural. Ainsi, plutôt qu’assister à une véritable leçon de vie sublime, on assiste à une bande-annonce de 1h48 vantant les qualités de M. Malick sur la façon de faire bouger sa caméra.

Obsédée par le mouvement, l’omniprésence d’une recherche stylistique pas forcément pertinente exaspère et ennuie. Micro plans mouvementés, plongées/contre-plongées, décalages sonores et visuels, voix-off constante. Tout ce mélange audiovisuel donne l’impression que M. Malick sortirait de son école de cinéma et chercherait à montrer à tout le monde tout ce qu’il a appris en cours de cinéma expérimental, au point de donner la gerbe.

Si la surenchère visuelle inutile fait tomber le film dans une lourdeur insoutenable, la pauvresse de l’histoire laisse le spectateur dubitatif. Entre incompréhensions narratives, étalage excessif de clichés et leçons de vie inintéressantes, ce vide profilmique dessert totalement le film qui n’a donc que pour lui cette mise en scène extraordinairement excessive. Terrence Malick atteint un point de non-retour avec À la merveille, s’enfermant dans une caricature de lui-même. Malick par Malick. Un manifeste pompeux et exaspérant.

Les acteurs surnagent dans cet océan d’emmerdement pour finir par se noyer chacun à leur tour dans cette histoire superficielle. Il reste que Olga Kurylenko est plutôt bonne. C’est déjà ça.

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