Final en apothéose pour Richie Porte sur les
hauteurs du col d’Eze où l’Australien a fait coup double en gagnant l’épreuve contre-la-montre
et Paris-Nice devant le prometteur Américain Andrew Talansky.
Une première pour
le cyclisme australien et aussi pour Porte (28 ans) qui succède au palmarès à
Bradley Wiggins en personne dont il a approché de quatre secondes le chrono réalisé
l’an dernier, ce qui situe parfaitement le niveau de sa performance. Après cet
exploit, Porte apparaît désormais comme un leader de substitution dans l’équipe
Sky qui fait déjà forte impression avec
Froome en ce début de saison !
Déjà vainqueur de la 5ème étape en
solo à la montagne de Lure, Richie Porte avait ce jour-là détrôné le jeune Talansky
(24 ans et demi) devenu leader après son succès au sprint à Brioude. Dans
l’ascension provençale, Talansky avait toutefois péché par excès de confiance
en attaquant à trois reprises avant de se faire sèchement contrer sur la fin.
Mais avec Talansky, c’est aussi une nouvelle génération qui s’annonce, comme
l’Américain l’avait déjà prouvé en étant deuxième du Tour de Romandie 2012 derrière
Wiggins, avant de remporter le Tour de l’Ain au mois d’août, puis de terminer
septième de la Vuelta en septembre.
C’est également le Tour de Romandie qui avait
révélé Richie Porte en 2010 sous le maillot Saxo
Bank. Alors quasi inconnu, l’Australien avait gagné à la surprise générale
l’épreuve chronométrée de Moudon (23,4 km) devant Valverde (à 26 secondes),
Karpets, Rogers et Menchov sur un parcours exigeant. Une performance qui avait
laissé totalement perplexes les suiveurs et avait même fait douter de la
fiabilité du chronométrage ! Mais Porte allait prouver par la suite (7ème
du Giro et 4ème du Mondial chrono 2010, puis 4ème du Tour
de Romandie 2012) que son exploit était bien réel et qu’il faudra
désormais compter avec lui dans les épreuves par étapes, entre autres.
Bon bilan d’ensemble des coureurs français sur
cette édition 2013 d’une Course au soleil qui n’en avait que le nom. Avec
trois victoires d’étape (Gaudin au prologue, Bouhanni à Nemours avant de devoir
abandonner suite à une chute spectaculaire et douloureuse, et Chavanel au sprint
à Nice) et une présence quotidienne dans les échappées, ils ont fait preuve
d’une présence remarquable tout au long de la semaine. Le meilleur classement
est finalement obtenu par Jean-Christophe Péraud, troisième derrière Porte et
Talansky. Le trentenaire d’AG2R-La Mondiale avait perdu un peu de temps à la
Montagne de Lure mais il a confirmé grâce à une très belle performance contre
la montre (4ème à 32 sec.) que, comme le remuant Sylvain Chavanel,
il tenait la forme à une semaine de Milan-San Remo et deux semaines du
Critérium international.
Bertrand Duboux