Quoi de moins représenté que l’accolade amoureuse dans les jeux vidéo ? On bouffe du fantôme, on frag de l’alien, on sauve le monde aussi, … et même si tout ça n’a, de prime abord, rien de sexuel, manifestement on prend son pied. Le rêve du quidam moyen n’est donc plus de trouver une moitié vers laquelle se pencher, avec laquelle explorer les territoires de l’intimité, mais de balayer de son univers (virtuel) orcs, dragons et/ou mages évidemment malfaisants. Que reste-t-il de notre sensualité ? Quid de la tendresse et de l’abandon dans quelque volupté ? Non, c’est la guerre que nous voulons. En sécurité. Par procuration. Histoire de laisser se déverser les flots de notre colère frustrée et de se rendre à nouveau disponible pour … y retourner. Et je ne cache pas en être, surtout s’il s’agit de mettre béquille à ma misère sexuelle. Les machines que nous sommes ne désirent-elles plus ? Alors qu’il y a quelques années on s’inquiétait, et moi le premier, que le français en moyenne consommait plus de 3h de déchets télévisuels par jour, j’ai bien envie de faire sonner l’alarme quand je vois autour de moi et jusque dans toutes les communautés ceux-là qui se laissent bercer par le scintillement de leur écran et le bourdonnement hypnagogique de la musique en arrière-plan. Dans l’attente, toujours fébrile, d’un nouveau patch.
Doit-on pour cela revenir sur Second Life ? Peu l’affirmeraient encore. Non, notre quête doit être holistique [notre du camarade Nicolaï : FPS, STR, RPG, QTE, MMO, TPS, MOBA, Money Idol Exchanger]. Les envolées de nos corps lyriques doivent trouver les lieux de leur épanouissement. J’en vois déjà décréter, et leur argument est valable, que de vraies passions sont nées au terme de batailles épiques RvR ou, plus improbable mais pas impossible, de promenades bucoliques dans les forêts de Vardenfell. Je propose donc une journée du bisou, sur les lèvres et même avec la langue s’il vous dit, que devront mettre en scène les développeurs de tout ce qui compte dans le cheptel, vaste, des jeux online. Parce que le bisou, c’est quelque chose de sérieux. C’est comme une démo, tu testes gratos puis tu passes à la caisse pour aller dans la cabine privée. Il reste bien sûr la possibilité, et ça n’aura pas échappé à tout le monde, de se lancer once again sur Sakura Taisen ou Catherine, l’un et l’autre abordant de façon très clivée les élans froissés de nos cœurs. Oui, je veux des bisous ! Des bisous dans le cou, des bisous partout. Et c’est tout !
cedric bouleauLire mes Articles ...