La tatane à Zlatan

Publié le 10 mars 2013 par Pagman

Hier au Parc des Princes, le public (sic) du Parc a sifflé à la mi-temps (Paris était mené 1-0) et même à la fin du match malgré une victoire finale 2-1 (doublé de Zlatan). En zone mixte, comme on appelle le couloir permettant de parquer les journalistes, Zlatan dans son immense mansuétude a accepté de perdre quelques instants de son précieux temps pour répondre à des questions. À propos du public du Parc, Zlatan a répondu, le regard noir : "Ils en demandent beaucoup. C’est étrange au regard de ce qu’ils avaient par le passé. Parce qu’avant, ils n’avaient rien". Mon très cher Zlatan, avec tout le respect que j'ai pour toi, ton talent et ton abnégation sur un terrain, ferme ta gueule. Au regard de tes performances et de l'ensemble de ta carrière, tu as parfaitement le droit d'avoir un melon aussi énorme que le sein gauche de Samantha Fox. Oui, tu peux. Et tu le mérites. Mais ne parle pas d'avant, ça me donne envie de chialer. Comme quand j'ai regardé l'avant-match en Ligue des Champions face à Valence mardi soir. Avant, j'allais au Parc. À tous les matchs. Depuis 78. Mais plus cette année. Car avant, il y avait des tifos magiques dans les tribunes Auteuil et Boulogne qui t'auraient donné des frissons comme tu n'imagines même pas, cher Zlatan. Avant il y avait une ambiance qui donnait déjà un but d'avance au coup d'envoi, avant, il y avait des gens qui s'y connaissaient en football, qui ne trouvaient pas génial d'avoir un joli drapeau sous son siège et de l'agiter pendant 1 minute. Avant, il y avait un public qui donnait de la voix, qui pesait sur un match (remember PSG-Bucarest). Avant, au Parc, avant toi, cher Zlatan, il y avait des connaisseurs dans les tribunes, un public honteusement mis de côté depuis le plan Leproux. Cher Zlatan, si tu avais connu le Parc avant, je suis sûr que tu l'aurais aimé. Avant, personne ne t'aurait sifflé à la mi-temps d'un match alors que tu as déjà marqué 22 buts. Avant, tu aurais été soutenu par des supporters qui aiment le foot, pas seulement les stars et tout ce qui brille. Avant, il n'y avait pas que des consommateurs qui viennent voir un spectacle au Parc comme ils vont aux putes le samedi soir et à la messe le dimanche. Et, en marge de ce public qui plus jamais ne sera (juste pour éradiquer 150 connards fachos de droite et fachos de gauche), avant, il y avait plus de 10 000 supporters au Parc. Pas des spectateurs, des supporters. Des gens qui connaissent l'histoire du club sur le bout des doigts, des gens qui savaient chanter autre chose que "Allez Paris" pendant 5 secondes, des gens qui étaient l'âme de ce club.

Mais ça, c'était avant, cher Zlatan.


Et avant Zlatan, cher Zlatan, il y eut des princes sur la pelouse aussi (hisoire de te dégonfler un peu le melon). Avant toi, il y eut Carlos Bianchi (37 buts en 38 matchs, essaye de faire mieux cher Zlatan), avant toi, il y eut Mustapha Dahleb (98 buts), Luis Fernandez (un jouor très fort), avant toi Zlatan, il y eut surtout un autre joueur en "Ic" que tu ne feras jamais oublier, Safet Susic (85 buts, cher Zlatan). Et avant, il y eut aussi des petites merdes comme Ricardo, Candido Filho Valdo, Georges Weah, Souza Viera de Olivera Rai, Leonardo, Marco Simone (qui venait d'Italie et faisait des trucs chelous à Ravanelli), Jay Jay Okocha, Mikel Arteta, Gaby Heinze (oh Gaby) et puis un petit jeune nommé Ronaldinho et Juan Pablo Sorin et Mario Yepes et Pedro Miguel Pauleta (109 buts, cher Zlatan) et Marcello Gallardo et Claude Makelele. Tout ça, c'était "avant", cher Zlatan. Alors en attendant, continue à pousser l'équipe vers le haut, fais-nous gagner la Ligue des Champions et le championnat et on pourra reparler de tout ça. Car s'il y eut un avant Zlatan, il y aura aussi un après Zlatan, ne t'inquiètes pas. Alors tais-toi, bosse et fais en sorte que le Parc ne t'oublie pas.