Suis indécrottable, depuis toujours je fais ainsi, le mille-feuille j’avoue j’adore, mon mille-feuille je le décortique, je l’autopsie.
Je l’ouvre, couche sucrée mise de côté, et nonchalamment, avec un air de ne pas y toucher, c’est d’un index et un pouce élégants et hypocrites, sans omettre l’inévitable auriculaire en l’air, que je l’effeuille consciencieusement, lentement, amoureusement. Le rythme est lent et gourmand, ponctué de léchage du bout des doigts, discrets.
Lorsque j’en ai fini de ce dévorant streap-tease, je fais une courte pause, et admire le fascinant et ondulant glaçage. Enfin je croque, le laisse fondre. Et recommence. Et fini.
Certains m’ont demandé le pourquoi de cette étrangeté. Pourquoi garder le meilleur pour la fin. Bien sûr, j’aime conserver ce goût sucré bien après avoir terminé ma pâtisserie. Assurément, je prends le risque de me faire piquer ma préférence avant même d’y avoir goûter. Mais sans doute est-ce la preuve qu’au fond de moi se dissimule une once d’optimisme.
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