Attendez-vous à un choc. Presque à un vertige.
Les couleurs explosent. On aura du mal à classer Patricia parmi les peintres hyperréalistes ou surréalistes. Ses toiles, immenses, semblent plus vraies que nature.
La plupart font 83 x 120 cm mais il y a quelques "petits" formats comme la fleur de cognassier qui a pris place dans une niche, à coté de la galeriste, Sigrid de Montrond.
Il y a aussi plus grand, quasi monumental, en particulier une huile sur bois présentant des artichauts, en fruits et en fleur, de 120 x 250 cm.
Quelques clichés pris dans le souterrain permettent de se faire une idée de l'espace. Il est tout autant agréable de regarder les oeuvres à distance que de s'en approcher. Cela doit tenir à sa manière très particulière de cadrer le sujet, sans craindre de le faire déborder de la surface du tableau.
Cela tient sans conteste aussi à la luminosité qui s'en dégage.
Le jour, Patricia est expert en botanique ... engrangeant des précisions de naturaliste que ses pinceaux restitueront au coeur de la nuit. Car, très étonnamment, elle peint la nuit, et à la lumière naturelle.
Je n'ai pas fait le décompte. Les fleurs semblent dominer.Mais on trouve aussi des légumes et des fruits.
De gigantesques carottes fraichement déterrées.
Des fraises mures à point. Et même un pot de gelée ...
On pourrait croire que la peintre a une prédilection pour le coing que l'on voit en fleur, en fruit et prêt à être goûté mais sa préférence va à la rose : On n'en sort pas ... avoue-t-elle avec un sourire entendu.
De fait, la galerie ressemble à un jardin d'abondance, nous offrant des bouquets où l'on plongerait volontiers le nez, à l'instar de cette butineuse qui fait son miel dans le coeur d'un pavot.
Il y a du bonheur dans l'art de Patricia Alès et c'est suffisamment rare pour être souligné.
Il vous sera difficile de résister au désir de vous asseoir dans un des fauteuils de jardin et de vous perdre dans la contemplation d'un narcisse, d'un cosmos, d'un cyclamen ou d'un hortensia.
L'artiste accorde de l'intérêt aussi aux mal aimées comme celles qu'on appelle vulgairement les chardons ... (mais qui n'en sont pas systématiquement).
Echinacée pourpre ou cardère sauvage, chacun sera désigné par son nom savant, par respect, écrit en capitales sur une petite ardoise ... presque à l'instar de ce qu'on peut voir dans un conservatoire de plantes, sans aller jusqu'au latin.
L'artiste réalise aussi des décors pour des représentations théâtrales. Elle pourrait aussi s'atteler à des compositions pour des boutiques. Elle s'est livrée à l'exercice pour une boulangerie. Partout des fleurs, mais pas que comme en témoigne la toile intitulée Médiathèque devant laquelle elle a posé pour mon objectif.
Pat'Alès, exposition du 7 au 16 mars 2013
Atelier Visconti, 4 Rue Visconti 75006 Paris09 61 64 28 83Ouvert tous les jours de 11 à 19 heures
Site de l'artiste ici
(les seules fleurs "naturelles" sont les pivoines, à gauche d'un gros plan sur une tête d'hortensia)