Quand arrive le moment où l'
On me demande, par les rues,
Pourquoi je vais bayant aux grues,
Fumant mon cigare au soleil,
A quoi se passe ma jeunesse,
Et depuis trois ans de paresse
Ce qu'ont fait mes nuits sans sommeil(*),
Quand je remarque, autour de ma belle enamourée, la troupe d'ami(e)s se resserrer (« il a l'air louche ton dandy, Laure.. »),
quand je vois les regards curieux devenir inquisiteurs, (« il se porte plutôt bien pour un écrivain sans droits d'auteur... »),
quand j'entends les murmures se rassembler en rumeur (« tu l'as déjà vu payer une tournée toi? »)
quand les questions finissent en soupçon (« pourquoi tu nous lirais pas un passage de ton chef d'oeuvre ? »),
alors même que ma Laurette chérie a merveilleusement cristallisé (Dieu merci elle n'a jamais lu Stendhal, voire jamais lu .. du tout),
je sens que l'histoire hélas à peine commencé touche à sa fin. Je dois alors me résigner, renoncer au bonheur tant espéré. Alors de leur vie je sors, emportant cette veste que je n'ai pu retourner :
Puisque votre moulin tourne avec tous les vents,
Allez, braves humains, où le vent vous entraîne ;
Jouez, en bons bouffons, la comédie humaine ;
Je vous ai trop connus pour être de vos gens.(**)
Et je sors de la vie de ma Laure en l'accusant de ne m'avoir respecté (souviens-toi le 3ème jour)
* : A Julie - extrait ;
** : A George Sand (III) - extrait