Lettre à M. le Président de la République

Monsieur le Président

Monsieur le Président,
Vous auriez honoré la France que d'être présent aux obsèques de Hugo Chavez. Vous avez volontairement décidé de ne pas vous y rendre. Cela a une signification politique : aligné sur les positions d'une Europe totalement empêtrée dans la crise du capitalisme, vous persistez à soutenir ce système ce qui est votre droit mais ce qui vous contraint à vous enfermer dans la bulle bien pensante du conformisme politique et économique de la grande finance et des dirigeants des multinationales. Il ne s'agit pas de vous demander de partager la vision d'un homme comme Hugo Chavez, mais de se souvenir que le Venezuela et la France ont des liens historiques qui font que leur fraternité est à jamais gravée dans le marbre. Chavez a été et continuera de représenter pour des millions de personnes l'héritier de Simon Bolivar, le libérateur inspiré par les grands idéaux de notre révolution française, comme le fut aussi Francisco de Miranda, ce grand vénézuélien qui combattit à Valmy aux côtés des armées révolutionnaires de notre pays, devenu général de nos armées et dont l'Arc de triomphe porte le nom.
Chavez toute sa vie a porté dignement cet héritage et fort de celui-ci en a transmis la flamme à une Amérique latine qui a tant souffert des dictatures installées par l'impérialisme des Etats-Unis d'Amérique. L'Amérique latine de ces dernières années a entendu le message lancé par le Comandante pour son unité et beaucoup de nations ont repris le drapeau de la liberté et de la démocratie. Pour ce mouvement inédit et profondément humaniste dans la lutte engagée contre un capitalisme de plus en plus destructeur, il aurait été puissant que la France donne un signe.
L'Histoire retiendra que la France aurait pu et qu'elle ne l'a pas fait sous votre présidence.
Jean-Paul Legrand