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Chihayafuru et le kurata : rencontre avec l’équipe de l’anime !

Publié le 09 mars 2013 par Paoru

Chihayafuru

Cette semaine nous publions à nouveau une interview d’Anime News Network, consacré à l’anime Chihayafuru, dont le manga sort ce mois-ci chez Pika. Aussi intéressante et titillant ma curiosité aussi bien sur le titre que sur le karuta, ce jeu de carte nippon. C’est notre chère Goguette, actuellement affairé sur notre Pinterest, qui s’est chargée de retranscrire les propos des intervenants.

C’est cet été à l’Anime Expo (de Los Angeles), qu’ANN a eu la chance de pouvoir discuter un moment avec quelques uns des membres de l’équipe de création de Chihayafuru — le réalisateur ASAKA Morio, le directeur de l’animation HAMADA Kunihiko et le producteur TSUNOKI Takuya. Animée par le studio Mad House, la série est une adaptation du manga primé de SUETSUGU Yuki. L’histoire suit le parcours d’une lycéenne du nom de Chihaya, qui rêve de devenir un jour la meilleure joueuse de karuta du Japon. Elle poursuit son objectif accompagnée de deux amis d’enfance ainsi que des autres membres du tout nouveau club de karuta du lycée.

 Morio Asaka, Kunihiko Hamada et Takuya Tsunoki

Allez, c’est parti pour l’interview, bonne lecture !

ANN : Une des choses les plus extraordinaires au sujet de Chihayafuru, c’est que vous ayez réussi à rendre le karuta accessible aux lecteurs étrangers. Vous êtes-vous déjà demandé si les lecteurs étrangers pourraient saisir le propos de la série ?

Asaka Morio : À vrai dire, nous avons été surpris qu’il y ait ne serait-ce qu’une personne, hors Japon, qui le comprenne. Même pour une grande partie des japonais, le jeu de karuta est assez difficile à aborder et à comprendre. Nous sommes très heureux et satisfaits que la série ait trouvé un public à l’étranger.

Comment avez vous réussi à trouver le juste équilibre entre ; d’une part, rester concentrés sur les règles du jeu, et d’autre part, réussir à faire, de fait, jouer les personnages ? Quels ont été les défis qui en ont découlé ?

Asaka Morio : Beaucoup des personnages, et en particulier Chihaya, sont des « karuta baka », c’est à dire qu’ils sont complètement obsédés par le jeu. Pour Chihaya, c’est toute sa vie ; inutile de trouver un quelconque équilibre, le karuta fait partie d’elle, même dans sa vie quotidienne, au lycée. C’est elle le personnage principal alors nous nous sommes concentrés sur cet aspect de l’histoire. Le reste est venu tout seul.

Chihayafuru

Au Japon, les compétitions de karuta ne sont pas très populaires. Je suppose qu’un des défis dans l’élaboration de l’anime a été de rendre la discipline bien plus attractive qu’elle ne l’est en réalité. Est-ce que c’était compliqué, sur le plan artistique ?

Asaka Morio : Oui. Même au Japon, le karuta est vraiment une forme de divertissement mineure. Lorsque j’ai commencé à travailler sur la série, je n’avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait bien être, moi non plus. J’ai fini par aller voir un match pour savoir de quoi il pouvait bien s’agir. C’est à partir de ce moment-là, quand j’ai entendu la mélodie des poèmes qui sont lus pendant les parties, quand j’ai vu les mouvements et la façon dynamique avec laquelle les gens jouent, que je me suis dit, « Whoa ! C’est vraiment super !« . J’ai la conviction que lorsqu’on va voir par soi-même, on réalise à quel point c’est génial. Quand nous travaillions sur la série, nous avons essayé de transposer directement ce sentiment à l’écran, de la manière la plus créative possible.

Chihaya et le karuta
Monsieur Hamada, concernant les dynamiques de jeu… Vous avez travaillé sur de nombreuses séries où l’action est prépondérante. C’était comment, de tenter de rendre un jeu comme le karuta aussi vif et excitant ?

Hamada Kunihiko : Il n’y a pas vraiment eu de procédure particulière pour rendre la série dynamique. Nous n’avions pas vraiment envisagé les choses au delà de l’idée de faire du karuta l’élément central d’une série. Quand on regarde les gens qui jouent au jeu, on voit ces mouvements amples comme, par exemple, lorsque les joueurs font claquer les cartes en les jetant. C’est une des choses que nous avons voulu restituer telle quelle dans l’anime.

Sachant que le manga est encore en cours, comment avez-vous décidé de la direction vers laquelle mener l’intrigue de la série ?

Asaka Morio : Parce que le manga est encore en cours, nous avons voulu respecter la trame narrative, mais en termes de médium lui-même, ce qui fait du manga un succès et ce qui fait de l’anime un succès peut être différent. Nous voulions coller à l’histoire, mais nous voulions aussi essayer d’ajouter quelques détails ou bien d’approfondir certains éléments du manga. Ainsi, ces éléments-là allaient pouvoir mieux ressortir ou paraître plus vivants dans la version animée, comparée à la version papier.

Avez-vous déjà des idées pour la seconde saison ?

Asaka Morio : Je ne sais pas encore. Elle  a été annoncée, mais il n’y a pas encore eu d’affectations précises. Par exemple, on n’a pas encore annoncé qui va travailler sur quoi, ni où. On ne sait même pas si on travaillera sur la série… mais on l’espère.

Vous avez beaucoup d’expérience avec les personnages féminins, comme dans vos anciens projets, Gunslinger girl ou Card Captor Sakura (Sakura, chasseuse de cartes). Est-ce que vous avez une approche différente selon que le héros est un homme ou une femme ?

Asaka Morio : Je ne fais pas vraiment de différence particulière pour les séries dont le personnage principal est soit masculin, soit féminin ; en particulier pour un personnage comme Chihaya, qui est un peu garçon manqué. Mon ambition principale a surtout été d’adapter cette série au format anime. Le plus important pour moi, c’était de faire de cette série un produit intéressant plutôt que de m’inquiéter de ce qu’il pourrait pencher plus du côté shōjo ou bien shōnen de la balance.

Arata
Les membres du club de karuta ont tous des personnalités très différentes, et autant de raisons différentes de jouer à ce jeu. À quel personnage est-ce que vous vous identifiez le plus ?

Asaka Morio : Hmmm.. Je n’ai pas vraiment réfléchi à ça…

Hamada Kunihiko : Je dirais Arata. (ci-contre, NDLR)

Tsunoki Takuya : Il ressemble à Arata ! (Rires)

Asaka Morio : Je suppose que je serais Nikuman-kun.

Tsunoki Takuya : Lorsque je travaille en tant que producteur, que je suis sans arrêt en train de demander aux gens d’effectuer telle ou telle tâche, style « toi, tu fais ci, toi tu fais ça… » du coup, je me sens un peu comme Chihaya qui commande tout le monde.

Quoiqu’il advienne dans la suite du manga, est-ce que, personnellement, vous aimeriez voir Chihaya réaliser son rêve et devenir la reine incontestée du karuta ?

Asaka Morio : Oui. Quand on est au beau milieu du processus de développement des personnages et qu’on apprend à les connaître, on a envie que les personnages atteignent leurs objectifs. Alors, oui… Bien sûr que oui !

Propos recueillis par Bamboo Dong. Vous pouvez retrouvez l’interview originale sur Anime News Network ici.


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