&Les murs ont des oreilles. C'est évident !
De nos jours, les murs de nos villes et villages ou ceux des constructions qui bordent nos routes "en voient de toutes les couleurs", reflétant l'actualité d'une publicité jamais à court d'imagination. Pour tenir ce rôle aussi fluctuant que le sont les goûts et tendances en matière de consommation, ils sont habillés de supports de publicité qui n'ont aucune vocation à la durée : la toile parfois, mais surtout l'affiche papier. Un coup de brosse bien imprégnée de colle, et c'est reparti pour une autre enseigne, une autre pub !
Il n'en fut évidemment pas toujours ainsi. Dès le XIXe siècle, mais surtout au siècle dernier, les réclames étaient peintes à même les supports muraux. Les carburants, l'automobile, l'alimentation du boire et du manger, les produits ménagers... inspiraient les artistes des publicitaires. Ce fut l'âge d'or du mur peint, avant les formes modernes de cet art devenu actuellement purement graphique et (au moins théoriquement) esthétique... sans compter l'invasion anarchique du graffiti et du tag !
Aujourd'hui, ce langage des murs disparaît au gré des progrès de l'urbanisme et de la restauration du patrimoine bâti. Il a toutefois fait l'objet de mémorisation de la part de photographes soucieux de conserver des témoins d'un art quasiment révolu. C'est le cas notamment de Luc Vanhercke et de son équipe de photographes globe-trotters (voir son site Internet).
C'est le cas également de Marc Combier qui, depuis une vingtaine d'années, sillonne les routes de France et de Navarre, appareil photo en bandoulière, à la recherche de cette espèce en voie de disparition que sont les publicités murales. Son abondante moisson a fait l'objet de cet ouvrage, livre d'images témoignant de slogans, de graphismes et de couleurs d'un autre temps, « parfum désuet d'un certain art de vivre à la française ».
L'auteur poursuit son oeuvre de publication de ces documents visuels sur son blog lesmurspeintsmurmurent.typepad.fr
"Anciennes publicités murales", par Marc Combier, éditions Ouest-France, 2006, 144 pages