Par rapport à Syl, je dispose d’avantages importants : d’une part je n’ai pas besoin de lunettes pour lire et d’autre part le fait de ne pas se contenter du seul premier tome permet de bien mieux comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire.
L’intrigue se déroule à Rome sous le règne de l’empereur Trajan (98-117 ap. JC). Au cours d’une cérémonie religieuse, un des douze boucliers de Mars (des boucliers sacrés auxquels les romains attribuaient une origine céleste et divine) tombe soudainement d’une balustrade sans raison. Le peuple voit dans cet événement anodin le signe qu’un grand malheur menace l’Empire et désigne comme coupables les Parthes, une importante peuplade perse qui constitue une menace pour les légions en charge de la protection des frontières orientales de l’Empire. Envoyé en Syrie prendre la tête d’un fort romain aux portes du royaume des Parthes, le préfet Charax va découvrir que ces derniers ont bien des intentions belliqueuses vis-à-vis de Rome…
Je me rends compte en tentant de résumer cette histoire à quel point les choses ne sont pas simples à comprendre. J’ai dû faire quelques recherches pour mieux cerner le contexte politique de l’époque. Je suis également tombé sur une interview du regretté Gilles Chaillet où il expliquait ses intentions par rapport à cette série. En fait, son but était de réaliser un scénario entre le péplum et le western : « Je montre un fort romain très « tuniques bleues ». Des soldats de l’empire parthe font office d’Apaches. » (interview Casemate mars 2011). Reste que le propos est très documenté et s’appuie sur une base historique solide.
Malgré tous ces griefs je me suis tout de même lancé dans le tome 2. Et là il faut reconnaître que le vent tourne dans le bon sens. Le préfet Charax devient la figure centrale de l’histoire et les développements du scénario gagnent en limpidité. Le complot se précise, il y a plus d’action, le sang coule et on voit même une ou deux poitrines dénudées (oui je sais c’est mince comme argument mais vous commencez à me connaître^^). Une lecture qui m’a donc beaucoup plus emballé et qui confirme mon adage très personnel selon lequel il vaut mieux attendre qu’une série soit terminée avant de s’y lancer. Pour le coup ce n’est pas tout à fait exact puisque le troisième et dernier tome ne sortira qu’en mai prochain. Et je crois bien que je serai au rendez-vous…
Les boucliers de Mars T1 : Casus Belli de Chaillet et Gine. Glénat , 2011. 54 pages. 13,90 euros.
Les boucliers de Mars T2 : Sacrilèges de Chaillet et Gine. Glénat , 2012. 56 pages. 13,90 euros.