Si les dialogues sont plutôt bien acérés- on reconnaît la marque Bedos, Castagnetti étant proprement dépossédé de son film- impossible de ne pas constater que l’ensemble est paradoxalement trop écrit. On sent dans tous les recoins des relents théâtraux mal adaptés à la légèreté du propos mis en images; des répliques de sketch appliquées sans chaleur qui viennent saccager le réel, mettant la vie et la drôlerie sous cloche, réduisant l’humour à un mécanisme, le cinéma à un collage. Forcément, cela agace. Pour réduire cette sensation de surplace, Amour & Turbulences ponctue ses sept heures de vol par des parenthèses du passé, et greffe des retours en arrière sur l’intrigue se déroulant dans les airs. C’est l’occasion d’y voir le couple se draguer, s’embrasser, se mentir, se déchirer. Il y a, aussi, tous les poncifs sentimentalo-insupportables du genre (la Tour Eiffel qui s’illumine, les morceaux pop qui s'enchaînent, des filles qui courent, dans les rues et en talons hauts, après leur amour perdu) que le scénario traite avec une fausse (et hypocrite) ironie. Rien d’autre à signaler. Cela se veut à vocation universelle ; ce ne sera pourtant que du romantisme de bas étage, une ambiance clonée, des réflexions assommantes (le couple peut-il survivre à l’ère de Facebook ?), et une superficialité, et c’est là le pire, même pas assumée par ses auteurs. Autant revoir le film de Rob Reiner.
Sortie le 3 avril.