Nos prises de parole, celles-ci sont sans arrêt agrémentées de gestes. Bien que ceux-ci semblent différents en fonction de notre culture et de nos origines, seuls 5 à 10 % d'entre eux seraient en réalité propre à notre éducation et notre environnement, les autres appartenant à la catégorie des gestes universels. Cependant, malgré cette séparation tranchée, de nombreux débats internes à la gestuelle existent. L'un des principaux est celui de leur fonction : à quoi servent les gestes que nous produisons en parlant ? Deux grandes hypothèses sortent du lot : celle de la recherche dans le lexique mental et celle de l'aide à la compréhension du protagoniste auquel on s'adresse.
Naomi Jacobs et Alan Garnham, chercheur en psychologie expérimentale à l'université de Sussex, se sont penchés sur la question. Ils ont tenté de prouver que cette tendance que nous avons à agiter nos mains au cours de nos prises de paroles sert à mieux communiquer avec notre public. Pour cela les auteurs ont monté une expérience :
Un sujet volontaire doit raconter à un expérimentateur une histoire qu'il voit sur une bande dessinée posée en face de lui. Le sujet ne sait pas que la personne en face de lui est en réalité un complice des expérimentateurs. L'expérience va se dérouler en quatre étapes :
1) Le sujet va raconter trois fois la même histoire à la même personne. La quantité de gestes baissera naturellement, quelle que soit l'hypothèse vers laquelle s'oriente le sujet de l'étude.
2) Le sujet va raconter trois fois la même histoire à trois personnes différentes. Si les gestes servent à aller chercher le mot dont on a besoin dans le lexique mental, la quantité de gestes diminuera. Par contre, s'ils servent à optimiser la compréhension d'autrui, ils resteront constants.
3) Le sujet va raconter trois histoires différentes à la même personne qui a la bande dessinée sous les yeux. L'interlocuteur étant au courant de ce que l'autre va lui raconter, les gestes devraient être constants et multiples s'ils favorisent l'accès au lexique, là où le côté communicationnel serait diminué, réduisant de fait la quantité de gestes.
4) Le sujet va raconter trois histoires différentes à trois personnes différentes. Il s'agit d'une mesure standard, permettant d'avoir un point de comparaison avec les exercices précédents. Voici ce que donnèrent les analyses de cette étude :
Cette expérience sur la communication non verbale montre que nos gestes servent à communiquer. Faire des gestes nous aide donc à souligner notre discours et à mieux nous faire comprendre par notre interlocuteur.
Publié par Frédéric Tomas. Suivez nous :