Source : the New York Botanical Garden
Quand je vous dis que j’ai une mémoire de poisson rouge…
Et de poisson rouge à personnalités multiples. Tant qu’à avoir un grain de folie, ne faisons pas les choses à moitié…
Punaise, qu’est-ce que ça a le don de m’énerver quand je vois que mes pensées sont à l’image des saisons un éternel recommencement ! À peu de choses près, c’est du genre déprime en Hiver, espoir au Printemps, légèreté en Été et réveil des angoisses à l’Automne…
Il y a un an j’ai écrit ceci :
19h43 – Samedi 10 mars – Journal intime
- Aujourd’hui j’étais assez jolie et féminine. Comme quoi il n’y a vraiment nul besoin d’être parfaite ni de peser 47* ou 53* kg pour arriver à être séduisante. J’en suis toute étonnée. Loin d’y être déjà habituée ni 100% convaincue que je n’ai plus à complexer de quoi que ce soit. (*longtemps ce sont les poids auxquels je me suis acceptée, loin de l’actuel à preque 60kg).
- Déjà hier les compliments reçus m’ont mise très mal à l’aise et j’ai eu bien du mal à ne pas craquer en rentrant. Je me suis juste précipitée sur mon jean chéri et les boots. Je n’ai pas supporté les regards appuyés de certains hommes ni ceux plus durs voire réprobateurs d’une partie de la gente féminine (si elles savaient la dose de confiance en moi que je nourris, elles me regarderaient sûrement d’un bien autre oeil…). Aujourd’hui j’ai déjà mieux géré. Il n’y a que ces rapports de séduction qui me gênent encore.
- Je m’accepte déjà beaucoup mieux, maintenant je travaille à m’autoriser à me sentir jolie. C’est dur. Une vilaine culpabilité qui ressort de temps en temps. Mais je la fais taire la vilaine.
- Il n’y a que ces messieurs que je trouve assez stupides. À croire parfois qu’ils n’ont qu’une toute petite poignée de neurones. Porter un jean et un blouson, quasiment personne ne s’arrête pour vous laisser traverser aux passages piétons, porter une petite jupe, de jolies chaussures et une petite veste et c’est limite s’ils ne s’arrêtent pas 100 mètres à l’avance pour vous laisser passer… Des fois ça me met en colère, mais elle aussi j’apprends à la modérer.Imparfaite et pourtant le droit au bonheur. Ça m’émerveille toujours autant à chaque fois que je le « redécouvre »…
Et voilà, il a suffi d’un nouvel hiver entre temps, de nouvelles séparations et déceptions amoureuses pour que je revienne en arrière. Pour que je m’effondre à nouveau comme un château de cartes et pour que tout le peu de confiance en moi et d’estime que j’avais gagnées soient à reconstruire !
Non mais sérieux, pourquoi est-ce qu’on arrive comme ça à reproduire inlassablement les mêmes bêtises ? C’est un mystère absolu. Je ne me comprends pas. Et puis, un peu plus haut j’ai associé l’été à une certaine légèreté (le soleil, la chaleur, les vacances… tout ce petit climat qui contribue à un certain bien être…) mais je sais aussi qu’il s’accompagne généralement d’une remontée de complexes à la C**, des « je-suis-tellement-moins-bien-que-toutes-les-autres »… Si, si, je le sais, ça aussi c’est cyclique chez moi… Pour preuve en juin dernier je vous écrivais ☠ Que l’été nuit gravement à mon moral ☠ et je concluais par un joli :
Je n’ai même pas envie de comprendre en fait, j’ai juste envie de me foutre la paix !
Mais pourquoi, pourquoi après toutes ces années à avoir refait 1000 fois ce raisonnement dans ma petite tête, pourquoi est-ce que je me sens toujours au même point ? Certes plus au point de m’en rendre malade et folle à liée… Mais bien assez pour me pourrir la vie juste ce qu’il faut.
Plus j’avance dans le suivi de mon « défi à la con : j’ai décidé d’être canon« , plus ma conviction qu’être « canon » n’a rien à voir avec le poids se renforce. Gagner ou perdre quelques kilos n’est pas ce qui m’éloigne le plus de ce drôle de défi. Non, là où j’ai un travail énorme à fournir reste indéniablement l’assurance et la confiance en moi. Je me fais souvent cette réflexion que je manque d’allure… Non que je n’en sois pas capable, mais parce que je continue de m’interdire tout un tas de trucs…
Je n’ose pas…
Je n’ose pas le maquillage (et ce n’est pas la première fois ni la dernière fois à mon avis que je l’écris), je n’ose pas les collants fantaisie… Et pourtant j’adore, je vous l’ai dit, les plumetis et même les résilles ou encore les noeuds en haut des cuisses… Je n’ose pas ou très rarement les jupes, les robes, les talons…Et ça me met en colère contre moi-même. Tellement que je me mettrais des claques certains jours.
C’est comme avec la nourriture. Je sais, je n’ai pas fondamentalement besoin de perdre du poids, mais vous en connaissez beaucoup vous des filles/femmes qui ne se préféreraient pas avec 3 kg de moins ? Donc avec la nourriture même combat, je sais bien pourquoi je suis amenée à grignoter et manger trop par moment… Et bien connaître ces raisons ne m’avance pas plus en définitive. Je sais pourquoi, mais ça ne m’empêche nullement de continuer aussi les mêmes bêtises dans ce domaine…
Donc voilà, je sais ce dont j’ai envie (depuis pas mal de temps), je comprends pas mal de mes craintes et de mes blocages, mais maintenant j’aimerais bien que ça change enfin..