Complètement aveugle depuis vingt ans et demeurant au 28 rue Affre, une certaine madame Vanse aurait recouvré la vue grâce "aux remèdes végétaux du savant oculiste américain, rue Pertinax, 14, à Nice". Tout du moins, c'est ce qu'affirme cette réclame trouvée dans l'édition du 2 avril 1909 du journal Littoral (p.3).
Bien évidemment, aucune trace de cette madame Vanse miraculée dans l'immeuble. L'exemple incarné est pourtant sensé valider la réalité des bienfaits des "remèdes végétaux" du mystérieux "savant oculiste américain" par son authenticité.
Pourtant, madame Vanse pouvait se targuer d'avoir été "reconnue incurable par un certificat délivré par le Médecin en Chef de l'Hospice National des Quinze-Vingt", enfin, toujours selon la publicité.
Elle avait sans doute échappé aux remèdes que l'on pouvait trouver sur le même trottoir, au 24 de la rue Affre, quelques années auparavant. En effet, le sieur Moreau, herboriste à cette adresse, s'est vu condamné le 19 décembre 1873 (trente six ans avant le "miracle Vanse"), à 500 francs d'amende et 100 francs de dommages et intérêts pour exercice illégal de la pharmacie. N'est pas "savant américain" qui veut !
Extrait de l'Union pharmaceutique