Depuis que ce blog existe, chaque année, à l’occasion du 8 mars, journée internationale de femme, je rends hommage à la manière à la femme en général et à la femme marocaine en particulier.
J’ai évoqué ici les femmes-peintres et par ici les femmes militantes. Là j’ai parlé des femmes qui nous font rire ou par là j’ai fait référence à la marocaine lambda. Ailleurs, j’ai rappelé les poètes qui ont célébré la femme et une autre fois les auteurs qui ont en ont parlé. J’ai également laissé la parole à mes invitées qui sont les mieux placées pour aborder ce sujet.
Aujourd’hui, je tiens à rendre hommage à deux grandes dames qui ont fait honneur à la presse marocaine, plus exactement à la radio de ce pays.
Je ne parlerai pas des 600 journalistes-femmes qui arborent fièrement leur carte de presse en ce début 2013! Elles auraient pu être plus nombreuses, elles auraient dû être plus nombreuses : elles ont toutes les possibilités que leurs ainées ne pouvaient même pas imaginer même dans leurs rêves les plus optimistes.
Mais, en ces temps d’inflation de moyens de communication, en ces temps bénis où il suffit d’un clic pour créer un blog ou un site, en ces temps heureux où n’importe qui peut se prétendre “journaliste indépendant” et se lancer dans l’aventure d’un “journal électronique”, le statut de femme n’entre pas tellement en jeu.
Cela n’enlève rien à la valeur des journalistes-femmes actuelles, qui méritent respect et admiration : je n’en citerai aucune car elles méritent toutes de figurer sur n’importe quelque billet traitant du sujet.
En ce jour spécial, je me contenterai de ne rappeler que deux femmes-journalistes le Maroc en a connu il y a des décennies, du temps d’antan où à travers tout le pays le nombre de dames qui travaillaient dans l’administration ou dans le privé se comptait sur le bout des doigts.
Je ne citerai que deux dames qui longtemps, très longtemps, ont tenu l’antenne sur nos radios.
La voix de la première a accompagné toute une partie de ma jeunesse : elle travaillait à Radio Tanger International, puis sur Radio Tanger, la chaine régionale de la R.T.M. : il s’agit de AMINA SOUSSI.
Débutant extrêmement jeune comme simple speakerine, elle s’est spécialisé au fil du temps dans les émissions à caractère sociétal, comme « Laïlat Al Kadr » (La Nuit du Destin) , « La aname » (Je ne dors pas), « Afrah Achaâb » (Les fêtes populaires), « Al Koffa » (Le panier) ou encore « Al Ousra Al Baîdae » (La famille blanche).
Ces émissions ont connu des taux d’audience que les radios actuelles peuvent leur envier : il faut reconnaitre que Amina Soussi a toujours apporté à ses auditeurs et auditrices une oreille attentive et des réponses raisonnables et intelligentes à leurs préoccupations quotidiennes?
Il ne faut pas oublier de signaler que c’est grâce à elle que Radio Tanger a été introduite dans les établissements pénitenciers.
L’autre voix emblématique qui a régné durant des décennies sur les ondes de la vieille R.T.M. est celle de Malika MELIANI, plus connue du grand public essentiellement féminin sous le nom de Sayeda Leïla.
Arrivée dès 1958 dans les studios de la rue Pierre Parent (future El Brihi), Malika MELIANI a su, avec conviction et surtout avec talent et compétence, gagner le cœur de centaines de milliers de marocaines surtout et aussi de marocains en traitant sur les ondes radiophoniques nationales des préoccupations quotidiennes de nos compatriotes.
Elle a animé dès les années 6O l’émission “3ANDI MOUSCHKIL – j’ai un problème” qui a connu un énorme succès car à l’époque, cette journaliste avant-gardiste avait osé aborder sur les antennes des sujets sociétaux tabaoux.
Vulgarisant les approches juridiques dans un arabe dialectal châtié mais accessibles à toutes et à tous, elle a reçu dans son émission-phare “MAA AL OUSARA – Avec la famille” de grands noms du barreau et de la magistrature pour faire comprendre à ses auditrices et auditeurs leurs droits et aussi leurs devoirs.
Je profite donc de cette journée dédiée à la femme, pour saluer très bas ces deux grandes dames qui ont honoré la radio marocaine et la presse marocaine dans son ensemble.
Ni l’une ni l’autre n,e courait après l’audimat ou les sponsors!
Ni l’une ni l’autre n’avait d’autre engagement que celui de servir leur compatriotes et de les aider!
Ni l’une ni l’autre ne visait le scoop ni la buzz! L’image n’intéressait ni l’une ni l’autre.
Puissent les journalistes-femmes de la génération actuelle prendre exemple sur ces deux modèles.
I7TIRAMATI, sayeda Amina! I7TIRAMATI, sayeda Leila!
Et bien sûr I7tiramati, koully essayedat!