La complexité de l’expatriation
Il y a des jours comme ça, un peu plus gris que d’autres.Des jours ou l’on n’a envie de rien sauf de sauter dans le premier avion pour un petit aller/retour en Touraine. Et il faut assumer. Résider ailleurs, c’est comme avoir deux maitresses, dont l’une deviendrait épisodiquement plus fougueuse que l’autre, nous fait parfois vibrer davantage. L’adultère géographique est grisant, il pimente le quotidien et finalement, c’est ça qui est bon. Oui mais il y a des moments, comme aujourd’hui, où on voudrait bien faire juste un petit « rewind » comme sur les walkman et revenir au début de la chanson. Là, tout de suite, maintenant, je sauterais bien dans un avion juste pour respirer l’odeur de la soupe maternelle qui m’a fait grandir, l’odeur des chênes de la foret de Chinon. Juste pour retrouver les miens, autour de la table familiale, un verre de vin devant moi. Juste ça.
Allez Clément, desserre un peu la gorge et respire bien fort. La rentrée de Mars n’est qu’un mauvais moment à passer. Pour tous les expatriés du monde, rappelons-nous surtout ceci: ce fut notre choix et personne ne nous a forcé. C’est le prix à payer pour avoir quitté la Mère-Patrie, notre mère tout-court, une sorte de taxe d’habitation un peu plus salée, notre TVA : Taxe pour Vivre Ailleurs, notre impôt sur l’Aventure.