Samedi 9 mars dans toute la France, lancement du 15e PRINTEMPS des POETES
L’horloge patiente va et vient.
Je ne peux rabattre la couverture des paupières
sur mon visage
puisque je n’ai plus de visage.
Ne me regarde pas.
Tu n’auras en moi nul repos.
Je suis une voix encore peut-être
mais sourde et incessante
qui n’est autre déjà qu’à tes tempes
le battement plus fort de ton coeur.
Cri
Un matin comme les autres,
l’avoine coupée d’hier,
le verger jonché de prunes.
Le ruisseau ne cesse guère
de s’en aller sous la brume.
Un nuage à l’horizon,
l’agneau que sa mère oublie,
le pic-épeiche et son cri.
La grande herbe se balance
depuis les débuts du monde.
Jean Grosjean