Les clients pourront donc consulter les dernières opérations et le solde de leurs comptes (courant, cartes, épargne), mais également effectuer des virements entre ceux-ci. Rien d'exceptionnel, donc, car, évidemment, l'accent est avant tout mis sur les fonctions de paiements "P2P" (de "pair à pair") qui constituent le cœur du modèle Kaching. De ce côté, plus qu'une simple transposition du mode opératoire implémenté sur mobile, CommBank a l'intelligence de réellement adapter la solution à la plate-forme sociale.
Ainsi, il n'est pas uniquement possible d'envoyer de l'argent à ses contacts (sans autre forme d'identification du destinataire) : l'application propose aussi de régler les frais pour les événements Facebook, directement depuis son compte bancaire, ou encore d'envoyer à ses amis une somme d'argent en guise de cadeau, lors des grandes occasions notifiées dans leur timeline (anniversaire, mariage, naissance...).
Ces nouveautés se font naturellement dans le respect des normes de sécurité les plus rigoureuses et CommBank se fait un devoir de rassurer ses clients sur ce sujet. L'accès aux services est soumis à la saisie d'un code PIN, limitant les risques d'une prise de contrôle du compte Facebook de l'utilisateur et, surtout, les transactions (virements et paiements) adoptent un mode d'authentification à 2 facteurs, matérialisé par un code à usage unique envoyé par SMS. Enfin, une garantie totale assure une prise en charge à 100% du préjudice en cas d'opération frauduleuse.
Les objectifs de la banque avec l'installation de Kaching sur Facebook sont apparemment clairs : 55% des australiens sont présents sur le réseau social, offrant une opportunité incomparable d'intégrer les activités financières au sein de leur vie quotidienne, en particulier parmi les 18-35 ans. Quand on sait que l'application mobile a déjà à son actif plus de 400 millions de transactions (en 16 mois), il ne semble pas absurde de vouloir décliner ce succès sur d'autres plate-formes.
Et s'il y avait plus que cela en perspective pour CommBank ? L'annonce presque simultanée de son site "Signals" entraîne en effet automatiquement une association d'idées... Ce nouvel espace, qui ressemble au "PeopleLikeU" de UBank, donne aux ménages un aperçu sur leurs habitudes de consommation, établi à partir de l'analyse des transactions qu'ils réalisent chaque jour, dont la banque traite 40% du total. Les informations issues de Facebook pourraient apporter un intéressant complément à ce dispositif, qui est aisément déclinable dans une version commerciale.
On peut imaginer encore "mieux". Pour tous les professionnels du marketing bancaire, combiner les données sur les clients (détenues en interne) avec les informations provenant du monde extérieur est un rêve, encore difficile à concrétiser. Or, une fois que les clients installent Kaching pour Facebook, ils établissent automatiquement un lien entre leurs comptes bancaires et leur vie sociale en ligne (une partie de celle-ci, du moins). A ce stade, la banque n'exploite que les événements dans son approche. Mais rien ne l'empêche d'aller plus loin...
Intégrer la banque dans le quotidien des fans du réseau social prend alors une toute autre dimension !