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Des moutons à la mode

Publié le 07 mars 2013 par Radiocampusparis @campusparis

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La mode aime la modernité, refuse la tradition ou la détourne. Mais elle n’a pas toujours été ainsi. En effet les termes « costume » ou « habit » renvoient aux termes « coutume » et « habitude », ont longtemps gardé la mode hors de portée de la masse.  La mode était un langage extrêmement codifié qui permettait de distinguer l’aristocratie, de la bourgeoisie, du peuple.  Une mode de classe imposée par la société de cour comme l’a décrit Norbert Elias. La mode se crée autour du Roi et de sa cour et certains apparats sont ainsi obligatoires pour accéder au Roi.

Aujourd’hui la mode se pose en rupture de l’ordre social tout en y étant inextricablement liée. Pourquoi vouloir sans cesse raccourcir ou rallonger la longueur des jupes ? La mode est-elle une rupture sociale ou au contraire une filiation, une marque d’appartenance, une symbolisation du Moi/Je? Si elle peut-être issue du style d’une personne, la mode n’existe que par la multiplicité, par l’appropriation, l’adhésion d’une masse d’individus. Un individu seul n’est pas à la mode, il est au mieux avant-gardiste et généralement considéré comme excentrique.

La dure loi de la mode est inscrite dans son cycle décennal, car elle passe et change tous les 10 ans et parfois d’une saison à une autre. Paul Valéry le résume d’ailleurs à merveille « La mode étant l’imitation de qui veut se distinguer par celui qui ne veut pas être distingué, il en résulte qu’elle change automatiquement ».

Guillaume Erner, ancien professionnel de la Mode passé à la sociologie dans son ouvrage  Victimes de la mode ? décrit la mode comme un mensonge auquel tout le monde veut croire.  Nous recherchons tous l’originalité et nous voilà soumis à l’uniforme de la dernière nouveauté. Les tendances justifient tout. Or les fashion victims ne sont pas les seules à succomber ; nous sommes tous soumis à l’emprise de la mode, parfois à notre insu.

Faiseurs, suiveurs, « je m’enfoutistes » ou réfractaires à la mode nous baignons tous dedans et La Bruyère, en 1688 dans Les caractères le disait déjà « Il y a autant de faiblesse à fuir la mode qu’à l’affecter ». Du diktat de la cours du Roi du XVIIe siècle à celle des marques du XXIe en passant par les couturiers du XXe, laissez-vous rhabiller pour l’hiver par votre équipe de Dessine moi un Mouton!

Notre invité : Thierry Maillet

L’exposition Fashiong Fashion : Deux siècles de mode européenne 1700-1915. Au Musée des Arts décoratifs, jusqu’au 14 avril http://www.lesartsdecoratifs.fr/

Présentation : Zéphyr

Chroniques, entretien et reportage : Anaïs et Marine

Réalisation : Maxime


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