La course à jeun est bien connue pour mobiliser davantage les graisses. Mais quel est son impact sur l’appétit et la balance énergétique ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre des chercheurs britanniques.
Courir à jeun pour mobiliser ses graisses
La course à jeun a un impact positif sur l’utilisation des graisses. Ainsi, l’organisme utilise davantage les graisses comme substrat énergétique. Elle aurait également un intérêt pour augmenter la capacité aérobie. La course à jeun peut donc présenter un intérêt dans le cadre d’une préparation à un marathon, par exemple, à condition qu’elle soit utilisée ponctuellement chez des coureurs aguerris et bien encadrés.
Quel impact de la course à jeun sur l’appétit ?
Du fait de son impact sur les graisses, la course à jeun est régulièrement utilisée dans le cadre de programme de perte de poids. Partant de ce constat, des chercheurs britanniques ont tenté de déterminer l’impact d’une telle pratique sportive sur l’appétit et la balance énergétique dans les heures qui suivent (jusqu’au déjeuner).
Ils ont pu constater une diminution de l’appétit liée à l’exercice, notamment dans les 30 premières minutes de récupération. Celle-ci a pour conséquence une balance énergétique moins positive si la course a été réalisée à jeun.
Toutefois, les chercheurs ont pu observer de grandes variations interindividuelles. Certains individus vont avoir tendance à compenser les pertes énergétiques en augmentant leurs apports tandis que d’autres ne le feront pas. Cette compensation n’est pas liée au statut nutritionnel d’avant-course.
Par ailleurs, l’étude a permis de confirmer l’utilisation plus importante des graisses pendant la course à jeun.
Quelles sont les limites de cette étude sur la course à jeun?
Si les résultats laissent supposer qu’il pourrait être utile d’omettre le petit-déjeuner pour favoriser la perte de poids, ils doivent être interprétés avec précaution.
En effet, comme le soulignent les auteurs, il faudra s’assurer dans de futures études que la balance énergétique reste moins positive sur une durée plus longue. Il n’est effectivement pas exclu que l’organisme compense à un moment ou à un autre de la journée. Or ici, ils n’ont étudié que l’impact de l’exercice sur la prise énergétique et l’appétit au cours de la matinée et du déjeuner.
Par ailleurs, des différences interindividuelles de réponse ont été observées par les auteurs. Elles montrent que nos organismes ne réagissent pas tous de la même façon.
Enfin, cette étude a été réalisée sur des sportifs réguliers de bon niveau. Il n’est pas sur que des résultats identiques seraient obtenus chez des sédentaires.
Bibliographie
Gonzalez JT, Veasey RC, Rumbold PL, Stevenson EJ. Breakfast and exercise contingently affect postprandial metabolism and energy balance in physically active males. Br J Nutr. 2013 Jan 23:1-12.