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Flexisécurité

Publié le 07 mars 2013 par Malesherbes

Autrefois existait une autorisation administrative de licenciement. Avant de procéder à un licenciement, l’entrepreneur devait en demander l’autorisation à l’Inspection du Travail. Cette « lourdeur administrative » était dénoncée par les entreprises qui avançaient que c’était la crainte de ne pouvoir licencier en cas de difficultés qui les empêchait d’embaucher. En somme, elles ne pouvaient recruter parce qu’on leur interdisait de licencier. Une des premières mesures du gouvernement Chirac formé après l’échec de la gauche aux législatives de 1986 fut de supprimer cette autorisation. Les faits ont démontré depuis aux tenants de cet étrange syllogisme qu’une plus grande licence accordée aux adeptes de la rupture du contrat de travail ne favorisait en rien l’embauche. Il n’empêche que certains ne se privent pas aujourd’hui de ressortir cette antienne démentie par les faits : pour pouvoir embaucher, il faut être libre de licencier.

Un accord d’entreprise devrait être signé chez Renault la semaine prochaine. En échange du maintien des sites de production français, l’accord prévoit l’augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire. En ces temps où de nombreuses entreprises recourent au chômage partiel, il est singulier de voir un grand groupe comme Renault, qui subit une baisse sensible de ses ventes, demander à ses salariés de travailler plus longtemps. C’est peut-être lié à l’engagement pris par sa direction de rapatrier en France quelques productions actuellement situées à l’étranger. Mais nous butons ici sur l’inégalité structurelle qui règne entre l’employeur, disposant toujours du dernier mot, et ses salariés. Dans le projet actuel d’accord, rien n’est prévu pour délier les salariés de leur engagement pour le cas où la direction ne tiendrait pas ses objectifs de production. Tout juste serait mis en place un observatoire. Certes, ce n’est pas inutile. Pour agir sur un phénomène, il convient d’abord de le mesurer. Mais pourquoi ne pas prévoir des mécanismes correctifs activés automatiquement ?

L’eau monte dans la cale. Ah bon. On n’a pas prévu d’enclencher les pompes ? Quel dommage !


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