Magazine Beaux Arts

Jeudi 14 mars 2013 à 20h00, au cinéma Opéra : Ciné-club Enjeux sur Image, projection de « Normal !» de Merzak Allouache

Publié le 28 février 2013 par Enjeux Sur Image

Le débat sera animé par Merwane Daouzli,  co- président de  l’association Le Maghreb des films en Rhône Alpes
et
Guillemette Grobon (Directrice artistique et  metteur en scène de la Compagnie Gertrude II)

En présence de Nadjib Oulebsir (Acteur et  assistant réalisateur  du film« Normal ! »), sous réserve

Le ciné-club Enjeux sur Image a lieu au cinéma Opéra
(6, Rue Joseph Serlin  69001 Lyon – Métro Hôtel de ville
Télécharger l’affiche de la soirée :
ici

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Normal !
De  Merzak Allouache
Avec Amina Adila Bendimerad, Lamia Nouha Mathlouti, Fouzi Nadjib Oulebsir,
Nabil Asli, Mina Lachter, Samir El Hakim, Ahmed Benaissa
Date de sortie 21 mars 2012
Algérie/France – 2011 – 1h51

Synopsis : Après les émeutes de décembre 2011 et les premières marches pacifiques, alors que le printemps arabe commence en Tunisie et en Egypte, Fouzi veut réunir ses comédiens pour leur montrer le montage inachevé du film qu’il a réalisé deux ans auparavant sur la désillusion d’une jeunesse qui cherche à exprimer ses idées artistiques.

Il cherche un autre point de vue et surtout une fin et il compte sur les réactions à chaud des comédiens pour inventer une nouvelle résolution de son histoire, dans un pays soudainement soulevé par une vague de contestations.

Pendant la projection du film, le débat s’installe : quelle est la place de la création en Algérie aujourd’hui ? Comment créer sans se confronter à la censure ? Comment résister ? En réalisant des films ou en marchant vers une nouvelle révolution ?

Deux récits s’entrecroisent, fiction et réalité ? Débats et errances ?

Une nouvelle vision de la jeunesse algéroise d’aujourd’hui en plein questionnement politique et artistique

Pourquoi « Normal ! » comme titre du film

« Normal ! est un terme utilisé très fréquemment dans le langage populaire algérien et particulièrement chez les jeunes. Lorsqu’on ne trouve pas de réponse à une question, c’est ce mot qui apparaît.

Normal ! C’est le symbole du fatalisme, d’une fatigue intellectuelle et du désarroi qui étrangle une grande partie de la jeunesse algérienne qui supporte une « mal vie » phénoménale et un quotidien morne et banal, le dégoutage comme on dit là-bas. » Merzak Allouache

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Genèse mouvementée

« J’ai commencé à tourner ce fi lm en 2009 lors de l’organisation d’un Festival Panafricain qui fut un non-événement au regard de l’absence de vie artistique et culturelle ambiante, de la censure et de la morosité.

J’ai choisi à travers cette fiction tournée à la volée dans les rues d’Alger et en intérieurs naturels de raconter l’histoire de quelques jeunes évoluant dans un milieu artistique castrateur et n’arrivant pas à s’exprimer.

J’ai terminé ce film en tournant mes dernières séquences au cours de l’été 2011, retrouvant mes personnages et les faisant évoluer à la lumière des nouvelles interrogations issues des révolutions arabes et des bouleversements qui les accompagnent.  » Merzak Allouache

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Un film qui s’inscrit dans l’histoire de l’Algérie de ces 25 dernières années

Les personnages du film font référence à plusieurs manifestations ou changements politiques en Algérie depuis 25 ans.

Rappel de quelques grandes dates :

• Janvier - février 2011 : « Manifestations du samedi ».

Manifestations en Algérie après la révolution tunisienne à l’appel de diverses organisations politiques, syndicales ou de défenseurs des droits de l’homme.

 Avril – juin 2001 : « Printemps noir de Kabylie ».

Nombreuses manifestations qui embrasent la Kabylie et grande manifestation à Alger. Nombreuses victimes (morts et blessés).

1999, 2004, 2009 : Élections du Président Boutefl ika.

1995 : Élection du Président Liamine Zeroual.

• 1991 – 2001 : « Décennie noire ».

Violence armée et terrorisme des islamistes du FIS puis du GIA. Des dizaines de milliers de victimes. De très nombreux intellectuels et artistes sont assassinés. Des dizaines de milliers d’Algériens sont contraints à l’exil pour échapper à la violence.

 Janvier 1992 : Mohamed Boudiaf est désigné Président du Haut Comité D’État. Il est assassiné en juin 1992.

12 janvier 1992 : Démission du Président Chadlli Bendjedid.

1991 : Interruption du processus électoral (élections législatives).

5 octobre 1988 : Grandes manifestations de jeunes. Au moins 169 morts. État de siège. Fin du parti unique.

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Normal ! : un film mal reçu par les critiques

Suite à la projection de son film au Festival d’Oran, une vive polémique a éclaté entre Merzak Allouache et les journalistes, présents à la conférence de presse. Les accusant de « travailler sous les ordres » du gouvernement (« Je n’aime pas vos écrits, je sais pourquoi vous écrivez et je sais pour qui vous travaillez »), le réalisateur s’est brouillé avec eux, notamment lorsque les simplifications ou les exagérations de son film étaient exposées. Plusieurs journalistes ont même fini par quitter la salle.

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Normal !: un film primé

Normal ! a reçu le prix du Meilleur film en langue Arabe au Festival Doha-Tribeca qui se tient chaque année au Qatar. Le film a d’ailleurs été financé par une bourse du Doha Film Institute, un organisme créé par la fille de l’Emir.

Le long métrage de Merzak Allouache a également été sélectionné au FOFA (le Festival d’Oran du film arabe).

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Merzak Allouache

Merzak Allouache, cinéaste d’Alger

Cinéaste témoin de l’Algérie contemporaine, scénariste, romancier, Merzak Allouache est né en 1944. Il est originaire de Notre Dame d’Afrique, quartier populaire d’Alger.

En 1964, il commence ses études de réalisation à l’Institut National de Cinéma d’Alger et les termine en France à l’I.D.H.E.C dont il sort diplômé en 1967.

Dans la filmographie de Merzak Allouache, Alger tient une place centrale : 1976, Omar Gatlato – 1994, Bab El Oued City – 2011, Normal !

On peut mettre en regard cette petite histoire de cinéma et les grands moments de l’histoire de la capitale algérienne. Omar des années soixante-dix, c’est un personnage devenu un mythe, représentatif de cet Alger d’après l’indépendance qui cherche une voie nouvelle. C’est déjà la question lancinante du machisme qui peut envahir la société et les personnages les plus sympathiques. C’est aussi cette ironie algéroise que Merzak Allouache sait si bien mettre en scène. Avec Bab El Oued City, Alger entre dans le cycle de la peur avant l’entrée dans celui de la terreur. Le héros du fi lm, Boualem un jeune ouvrier boulanger est poursuivi pour avoir osé refuser de voir la totalité de l’espace public accaparée par le religieux. Film prémonitoire, Boualem doit s’exiler pour échapper à la violence.

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Merzak Allouache

Merzak Allouache et le cinéma

Merzak Allouache suit en 1964 des études cinématographiques dans la section réalisation de l’Institut National du Cinéma d’Alger, où il réalise Croisement, son film diplôme.

Après Le Voleur, son premier court métrage, il complète sa formation par des stages à l’IDHEC en 1967 et à l’ORTF en 1968. Il travaille également comme assistant sur quelques films. Merzak Allouache réalise des documentaires, des émissions humoristiques pour la télévision algérienne et plusieurs longs métrages de fiction dont Omar Gatlato présenté à la Semaine de la Critique en 1977, Bab El-Oued City présenté dans la section Un Certain Regard en 1994 ou encore la comédie Salut cousin ! sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs en 1996.

Après un documentaire pour Arte (Vie et mort des journalistes algériens) et plusieurs téléfilms, le réalisateur revient au cinéma en 2001 avec L’Autre monde.

L’année suivante, il pousse son ami Gad Elmaleh, rencontré sept ans plus tôt sur le tournage de Salut cousin !, à transposer sur grand écran l’un des personnages de son one-man show, le travesti romantique Chouchou, dans une comédie dont il assure la mise en scène. Fidèle à ce registre, Merzak Allouache renoue avec ses racines pour diriger en 2004 le trio Faudel, Samy Naceri et Julie Gayet dans Bab El web, un film léger avec en toile de fond les rencontres via internet en Algérie.

En 2012, son film Le Repenti  est sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

Filmographie

• 2012 : Le Repenti

• 2011  : La Baie d’Alger (TV)

• 2011  : Normal !

• 2011  : Tata Bakhta (TV)

• 2009 : Harragas

• 2009 : Tamanrasset (TV)

• 2004 : Bab el web

• 2002 : Chouchou

• 2001 : À bicyclette

• 2001 : L’Autre monde

• 1998 : Alger-Beyrouth, pour memoire

• 1996 :  Il etait une fois Donyazad

• 1996 : L’@mour est à réinventer

• 1996 : Salut cousin !

• 1995 : Lumière et compagnie

• 1993 : Bab el-Oued City

• 1989 : L’Apres-Octobre

• 1987  : Eine Liebe in Pari

• 1982 : L’Homme qui regardait les fenetres

• 1976 : Omar Gatlato

Voir le site Internet du film.


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