· Dans la première étude, le Pr David L. Thomas, spécialiste des maladies infectieuses et auteur principal démontre que le VIH favorise la progression de la maladie chez les personnes atteintes du VHC, confirme: Son étude a suivi 1.176 participants, tous usagers actuels ou passés de drogues injectables et a évalué la progression de la maladie par examens bimensuels et analyses de prélèvements de tissus hépatiques de 2006 à 2011. Les patients co-infectés par le VHC et le VIH- qui représentent environ 25% des patients infectés par le VHC- présentent une fibrose et une cirrhose du foie similaire à celles des patients uniquement infectés par le VHC mais 9,2 années plus tôt.
Cela suggère que le VIH pourrait accélérer le processus de vieillissement, induisant ainsi l’apparition précoce de maladies chroniques, dont le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies du foie. Mais, jusqu’à cette étude, il y avait encore peu de preuve en ce sens. Car l’étude confirme l’augmentation de la sévérité de la maladie hépatique chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux témoins, en dépit d’habitudes de consommation d’alcool, de tabac et de drogues similaires.
La nécessité d’un suivi renforcé de ces patients co-infectés s’impose, avec l’option d’un traitement plus agressif, ajoute le Pr Shruti Mehta, co-auteur de l’étude et professeur agrégé à l’École de Santé Publique Bloomberg. Car l’étude suggère que le VIH et le vieillissement pourraient avoir en commun certains mécanismes d’activation immunitaire pouvant accélérer la progression de l’hépatite C.
· La seconde recherche, considérée comme la plus importante étude génétique de patients infectés par le VHC menée par une équipe internationale de 5 pays a analysé près de 800.000 différences dans le code génétique chez 919 personnes dont le système immunitaire montrait des preuves d’anticorps capables de repousser l’infection à VHC vs un groupe témoin de 1.482 patients ayant développé la maladie. Le Pr Priya Duggal, épidémiologiste génétique, professeur adjoint à l’École de Santé Publique Bloomberg et auteur principal, conclut que,
- 40% des personnes exposées au VHC, principalement d’ascendance blanche et asiatique, sont capables de lutter contre l’infection sans traitement médicamenteux, grâce à une base génétique supprimant le risque d’infection.
- 15% des participants imperméables à l’infection présentent l’une ou l’autre des 2 variantes génétiques identifiées, localisées l’une près du gène de l’interleukine-28B et l’autre à proximité des gènes HLA de classe II.
Si ces résultats contribuent aussi à expliquer les différences raciales de niveaux de risque, il reste à déterminer l’impact précis de ces variantes génétiques sur la prévention et le traitement du VHC chez les personnes de différentes ethnies.
Les 2 études peuvent contribuer à identifier les patients les plus susceptibles d’une progression ou d’une récupération et ceux qui devront recevoir un traitement agressif.
Source: Annals of Internal Medicine 26 February 2013 HIV, Age, and the Severity of Hepatitis C Virus–Related Liver Disease: A Cohort Study- Seconde étude à paraître- Voir John Hopkins Studies advance knowledge of HIV impact on hepatitis C infection and genes that may thwart HCV (Vignette VIH et visual VHC@NIH)