La graisse viscérale, stockée en profondeur dans la cavité abdominale est directement liée à un risque accru de cancer du côlon, selon cette étude de l’Albert Einstein College of Medicine (New York). Alors que le cancer a plutôt jusque-là été associé aux facteurs mêmes de l’obésité, comme l’alimentation ou la sédentarité, ces conclusions sur la souris, publiées dans l’édition de mars de Cancer Prevention Research, démontrent sans équivoque que l’adiposité viscérale est directement liée au cancer de l’intestin.
Le Pr Derek M. Huffman, membre de l’Institut pour la recherche sur le vieillissement à l’Albert Einstein College of Medicine rappelle que de précédentes études ont montré que l’obésité augmente considérablement le risque de diagnostic et de décès lié à de nombreux cancers. Son équipe a donc regardé si la suppression de la graisse viscérale chez des souris génétiquement prédisposées à développer un cancer du côlon pourrait empêcher ou diminuer le développement de ces tumeurs.
La recherche : Les souris ont été réparties en 3 groupes, un groupe d’intervention chirurgicale fictive autorisées à s’alimenter de manière illimitée (AD : Ad libitum), ce qui, en fin de compte a produit des souris obèses. Un second groupe, soumis au même régime alimentaire sans restriction, devenu également obèse, mais dont la graisse viscérale a été supprimée (VF- : Moins de graisse viscérale) par chirurgie au début de l’étude. Un groupe a subi une intervention chirurgicale fictive, mais n’a eu accès qu’à seulement 60% des calories consommées (CR : Caloric restriction) par les autres souris l’idée étant de réduire leur masse grasse viscérale par le régime alimentaire. Les souris du premier groupe, obèses et à intervention chirurgicale fictive sont celles qui développent le plus grand nombre de tumeurs intestinales et présentent la survie la plus faible.
Des différences en fonction du sexe ? Chez les souris femelles, la suppression de la graisse viscérale est significativement liée à une réduction des tumeurs intestinales, mais pas la restriction calorique. Chez les souris mâles, la restriction calorique a un effet significatif sur les tumeurs intestinales, mais pas l’ablation de la graisse viscérale. Ces résultats suggèrent des différences importantes entre les sexes dans la façon dont l’adiposité et les nutriments interagissent avec l’environnement de la tumeur.
Si d’autres études sont nécessaires pour identifier les mécanismes qui sous-tendent ce lien de causalité entre graisse viscérale intestinale et cancer du côlon, cette étude, met une nouvelle fois l’accent sur la nécessité de promouvoir des stratégies de réduction de la graisse viscérale chez les personnes présentant une obésité abdominale. Des stratégies comme la chirurgie bariatrique, déjà reconnue pour ses bénéfices sur d’autres comorbidités, comme le diabète, ou autres troubes métaboliques ou les maladies cardiaques.
Source: Cancer Prevention Research March 2013 doi:10.1158/1940-6207.CAPR-12-0414Abdominal Obesity, Independent from Caloric Intake, Accounts for the Development of Intestinal Tumors in Apc1638N/+ Female Mice
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