C'est le slogan choisi par les salariés de l'entreprise de vente par correspondance, qui ont manifesté à Roubaix pour réclamer du pouvoir d'achat.
C'est sous des banderoles arborant pour slogan "Bienvenue chez les ch'tis salaires!", en forme de clin d'oeil au film de Dany Boon, que les salariés de la Redoute ont défilé, vendredi 11 avril, à Roubaix. Ils étaient 400 salariés selon la police, 600 selon les syndicats, de l'intersyndicale CGT, CFDT, Sud, CFTC et FO de la Redoute, à manifester pour réclamer du pouvoir d'achat, rejoints par d'autres salariés de la vente à distance.
"C'est une grève qui prend de l'ampleur, les 3 Suisses, Blanche Porte, Damart, Vert Baudet, Desmazières et Camaïeux nous ont rejoint sur nos revendications", a déclaré Jean-Christophe Leroy, délégué CGT à la Redoute au mégaphone à la foule de manifestants.
"Les salaires sont tellement bas et les profits tellement hauts, qu'on devra s'y mettre tous ensemble; les patrons se serrent les coudes, nous aussi", a-t-il ajouté à destination de la direction du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute).
Maigres salaires et baisse du pouvoir d'achat
Les manifestants réclament une "augmentation de 150 euros nets par mois, l'embauche de 300 intérimaires et le paiement des heures de grève".
Tous se rejoignent pour déplorer les maigres salaires et la baisse du pouvoir d'achat. "Aux 3 Suisses, la plupart des salariés vivent avec moins de 1.000 euros par mois, que voulez-vous faire avec ça?", s'interroge Fatiha Bouzaoui, déléguée CGT.
"On n'arrive pas à joindre les deux bouts, je vois des salariés venir donner 10 euros tous les mois pour payer la colonie de leurs enfants", explique Nadège Marinier, déléguée CFDT au comité d'entreprise (CE) de la Redoute.
"Nous sommes venus par solidarité, pour soutenir les salariés de la Redoute et aussi parce que nos revendications sont les mêmes", dit Ludovic Cardon qui travaille chez Desmazières logistique.
Poursuite des débrayages
Les grévistes de La Redoute ont observé quotidiennement depuis onze jours des arrêts de travail de deux à trois heures en moyenne. Ils ont décidé, lors du rassemblement, de poursuivre les débrayages lundi à partir de 4h00 du matin.
"100.000 colis seraient bloqués en réception, ce qui représente l'activité d'une semaine. De nombreux client se plaignent de ne pas recevoir leur commandes à temps", affirme un délégué Sud de la Redoute.
La direction, qui ne reconnaît pas de blocage de colis mais quelques perturbations, propose à ses salariés une augmentation globale de la masse de salariale de 2,5%. Elle compte notamment accorder une hausse générale de 1,2% des salaires - avec un "minimum de 18 euros mensuels" - à laquelle s'ajoutent la revalorisation des primes d'ancienneté, de la couverture médicale et des tickets restaurants, ainsi que des hausses individuelles. Elle envisage également l'embauche de 30 à 40 personnes.
L'intersyndicale estime que cela se traduira pour beaucoup par une revalorisation "ridicule" de 18 euros.
La Redoute emploie environ 5.000 personnes et appartient à Redcats, la société de vente à distance de PPR (Fnac, Conforama, Gucci..).
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