Carrière
Faire des choix à 15 ans
Brigitte Fafard, Volume 16, no. 4, Avril-Mai 2008
L’école secondaire de notre fils de 15 ans nous a convoqués pour nous parler d’un choix en mathématique qu’il doit faire dès maintenant pour l’an prochain (4e secondaire) et qui sera déterminant pour son avenir.
Quel choix conviendrait le mieux à notre fils?
- Culture, société et technique
- Technico-sciences
- Sciences naturelles
Pour être en mesure de choisir, mon fils doit savoir ce qu’il aimerait faire dans la vie. Il ne le sait pas encore. Un jour c’est pilote ou policier, un autre, c’est journaliste sportif, médecin ou enseignant d’histoire ou de philosophie et j’en passe.
Quel choix nous propose-t-on pour éviter de le «catégoriser», pour lui permettre d’avoir encore le temps de choisir tout en se gardant des portes ouvertes dans tous les domaines que peut nous proposer notre planète? Nous avons très peur que l’école le confine dans une orientation qui l’empêchera d’accéder à plus lorsqu’il sera plus mature, capable de savoir ce qui le rendra heureux.
L’école nous demande de nous asseoir dès maintenant avec notre fils, sa conseillère scolaire et son professeur de mathématique (qui ne le connaissent que depuis septembre) afin de cerner ses motivations. Qu’est-ce qui l’intéresse? Qu’est-ce qui est dans son intérêt supérieur? Quelles sont ses forces et ses capacités? Comment apprend-il? Que doit-il améliorer?
Mais voilà, il apprend encore, notre Guillaume. Tout l’intéresse et tout ce qu’il apprend est dans son intérêt. Il est malléable aux diverses méthodes, il est une éponge de connaissances générales, il est curieux des différences, il est à la recherche de ce qui lui ressemble.
Pour lui permettre de construire sa personnalité et de développer son identité, il a besoin autant de situations concrètes issues de la vie que de situations ayant un lien avec le domaine des sciences.
N’est-ce pas là le rôle et la responsabilité de l’école, de la société et de la famille vis-à-vis un adolescent de 15 ans, que de s’assurer de bien le nourrir afin de lui permettre, le moment venu, de poser lui-même son propre diagnostic sur ce qui lui conviendrait le mieux?
Je refuse de choisir maintenant. Je refuse de porter la responsabilité qu’un tel choix aura dans ses études post-secondaires. Je refuse de le confiner dans une «catégorie».
Je souhaiterais que l’école offre à Guillaume l’opportunité de toucher à toutes les options de mathématiques pour lui permettre d’ouvrir toutes les portes de son avenir. Je souhaiterais que l’école joue son rôle de pourvoyeur de connaissances générales pour permettre à mon fils, citoyen de demain, de devenir…