Comme je le dis souvent, il n'est jamais trop tard pour bien faire...
The Hour (BBC), deux saisons de 6 épisodes, créée par Abi Morgan.
Avec : Ben Whishaw (Freddie Lyon), Romola Garai (Bel Rowley), Dominic West (Hector Madden), Anna Chancelor (Lix Storm), Oona Chaplin (Marnie Madden), Julian Rhind-Tutt (Angus McCain), etc...
La série nous emmène dans les années 50, dans les coulisses de l’émission The Hour. Sur fond de guerre froide et de crise du canal de Suez, The Hour mêle espionnage, secrets politiques, meurtre mystérieux… Même si les premiers épisodes sont inégaux et que la série cherche encore un peu ses marques, ne sachant pas très bien ce qui prime le plus entre l’émission The Hour, le meurtre mystérieux ou les agents doubles le potentiel est là.
On est en 1956, et la BBC décide de lancer une nouvelle émission d'actualité d'une heure (d'où le titre, The Hour). Bel Rowley est la productrice, Hector Madden le présentateur vedette et Freddie Lyon le journaliste de terrain qui aimerait bien que les choses bougent un peu plus : ok pour aller sur le terrain, mais pas au bout de la rue. Il y a une crise en Egypte, il y a de l'espionnage et de la trahison dans l'air - n'ayons pas peur d'en parler ! Les gens veulent savoir ce qu'il se passe. Vraiment.
Ce trio est joué par un casting formidable : Dominic West (très connu pour son rôle dans The Wire mais qui pour moi sera toujours le Cromwell de The Devil's Whore) joue avec énormémement de classe et d'aisance ce présentateur arrogant et époux infidèle. Romola Garai est parfaite en productrice qui essaye de se faire sa place dans un milieu d'hommes. Beaucoup ont d'ailleurs été forts étonnés de sa nomination à ce poste(mais c'est bien: à la BBC, les femmes ne servent pas qu'à jouer les secrétaires et passer du bon temps)(aucun rapport avec Mad Men)(pas du tout). Quant à Ben Whishaw, il crève l'écran en Freddie Lyon, journaliste idéaliste et ambitieux. Il a toujours l'air un peu paumé, se demandant parfois s'il ne ferait pas mieux d'aller voir ailleurs. Mais en fait non, parce qu'il aime son travail. Et Bel - qui est sa chef, sa meilleure amie, sa confidente. Et celle qui lui fait beaucoup de mal sans même sans apercevoir. Leur relation est si belle, si touchante, si triste (oh leurs yeux ! Cette façon qu'ils ont de se regarder !)
L’ambiance des années 50 est parfaitement reconstituée : costumes, décors, musique, photographie - un vrai régal pour les yeux et pour les "vintage maniacs". A tel point qu'à sa diffusion, beaucoup en ont parlé comme le Mad Men anglais. Mouais : j'ai tenu deux épisodes de Mad Men... D'accord pour ce qui est de la reconstitution de l'époque, mais ça s'arrête là - The Hour est bien plus intéressant et rythmé.
Arte diffuse la saison 1 à partir de ce soir (jeudi 7 mars), à raison de deux épisodes par soirée...
Il va sans dire que je vous conseille vivement de la découvrir !