La conquête de l'est : du Champ de Mars à Berlin

Publié le 27 novembre 2012 par Marietudors

Un peu de people content pour démarrer la semaine. Je vais vous raconter mon exil géographique!
Ma petite famille et moi sommes ce que l'on appelle sociologiquement des "bobos". Un bobo, c'est un BOurgeois-BOhème. C'est a dire quelqu'un qui a de l'argent mais qui décide de vivre comme si il n'en avait pas, en gros.
Avant de devenir bobo, je suis née (forcément) et j'ai grandi à côté du champ de mars, dans le 7eme arrondissement de Paris. Appartement avec parquet et cheminée, vue sur la Tour Eiffel en pied, tout ça tout ça.
Au bout de 10 ans, mes parents ont décidé que c'était trop cher et on a déménagé dans le marais. Traverser la Seine, c'est significatif d'un changement de catégorie. À Paris, on est rive gauche ou on est rive droite. Le Bon Marché, c'est rive gauche, le BHV, c'est rive droite. Et s'il vous plaît, ne pensez pas que je parle politique (dans ce cas, ça marche même pas).
Bref, à partir de la, on (mes parents, et moi malgré moi) est devenus bobos. Entre place des Vosges et Bastille, totalement hipster (mais ça ne ré existai pas encore), école publique mais boutiques chics.
Au bout de 10 autres années, c'est devenu encore plus cher que la rive gauche, alors on est partis à Montreuil. Le Montreuil qui touche Vincennes quand même!
À Montreuil c'est boutiques bio, foyer malien et jardin communautaire.
Si on enlève le fait que j'ai laissé ma vie à Bastille et que je dois faire 30 minutes de métro (quelle horreur!) pour y aller, j'adore cette ville.
Ma mère a retapé un atelier d'ébéniste, l'environnement est inspirant,
non despotique
et mes voisins marrants.
Mais cette année, j'ai décidé de partir à Berlin pour quelques mois. Je suis bien consciente que je fais partie de cette vague insupportable d'expatriés français qui veulent rentrer au Berghain et qui n'ont jamais appris l'allemand mais tant pis.
Berlin m'a changée, fait mûrir et réfléchir.
Aujourd'hui, je suis back in Montreuil mais mon cœur est resté à Berlin.
Thermomètre bobo des lieux cités :
7eme : BOURGEOIS pas bohème
3ème : BOURGEOIS ET BOHÈME
Montreuil : un peu bourgeois ET BOHÈME
Berlin : pas vu un seul bourgeois
Il est vrai qu'en me relisant, la raison de chacun de mes déplacements fut financière, mais je ne pense pas que ce soit la seule explication à cette migration. Car quand je nous analyse, nos comportements et modes de vie ont bien changé également.
Faut il faire une parallèle avec toute cette tendance d'authenticité? De transparence et d'éthique? Car vivre, c'est consommer. Et la consommation, ça me connait.
La proximité est recherchée. Mais laquelle? Avec les voisins? Avec les petits commerces? Il est vrai que le grand ouest parisien ne l'offre pas. Impersonnel et froid, c'est trop propre pour être vrai.
Le parisien n'en veut plus (vous avez remarqué que les studios les moins chers sont dans le 16eme??), même si il a les moyens, il réalise que le Paris populaire est (encore plus) beau, chaleureux et réconfortant.
En ce qui concerne Berlin, c'est un grand saut vers l'est et je ne peux pas comparer Paris à Berlin (d'ailleurs arrêtez de vouloir faire des soirées berlinoises à Paris, c'est pas possible).
Klaus Wowereit, le maire de la capitale allemande a dit : "Berlin est pauvre mais sexy", je trouve ça formidable de vérité. Et c'est ce que le parisien migrateur voudrait être : pauvre et sexy.
Sinon j'ai fait une erreur de parcours ce week end, j'étais à Nantes et j'ai vu un morceau de mur tombé du ciel, retraçant toute l'histoire de la ville à travers ses personnages notoires. J'ai été fascinée. Un petit air de mini mur de Berlin (c'est pour ça que j'y pense).
Et quand je serai morte, je veux que mon cœur soit enfermé dans une boîte en or (en forme de cœur), comme Anne de Bretagne la double reine.
Je m'arrête la car je divague déjà.
Tschüssi!
Pour comprendre le mur :
http://www.nantes.fr/culture/actualites-culturelles/2011/xolo_royal_de_luxe/xolo_fresque

Mur de Nantes


Montreuil