Le musée des cœurs brisés ou le culte de l'objet .
Rendez-vous au 104, rue d'Aubervilliers, haut lieu culturel de l'est parisien.
Voilà là une étrange initiative itinérante. Des individus des 4 coins du monde ont livré un objet symbolisant leur rupture. Du plus romantique au plus loufoque, l'histoire est fournie avec.
Durant toute l'expo, j'étais partagée entre fou rire et émotion (mais plus fou rire quand même).
Mes favoris : le spray nasal et le godemichet.
Ce dernier fit d'ailleurs l'objet du questionnement d'une petite fille à son papa (le pauvre!)
"C'est quoi ça papa?"
"Eh bien comment te dire... C'est une quequette"
"Ah bon d'accord. Mais elle est noire?!"
(Rire impuissant)
"Oui.. Et rouge..."
Au niveau des histoires exposées à côté de chaque "relique", j'avais vraiment l'impression d'être à la dernière page de Marie Claire. Genre "c'est mon histoire". Le public était d'ailleurs à 90% féminin et semblait vraiment prendre parti de la charge émotionnelle qui émanait de chaque présentoir.
Que voir d'un point de vue social dans ce musée géant de la nostalgie?L'acharnement à personnifier un banal objet?
Ou le sacrifice de ce symbole destiné a montrer sa souffrance à la terre entière?
Dans la plupart des ruptures contées, c'est le largué qui livre l'objet, et le largueur est parti sans prévenir. Ceci explique sûrement le besoin de transposer sa souffrance dans quelque chose qui ne disparaîtra pas. Les cœurs brisés s'imaginent que le feu bien aimé survit sous une forme plastique. On ne peut leur en vouloir!
On a tous (enfin j'espère), plus jeunes ou pas, rempli une boîte avec tickets de cinéma, billets d'avion, photomatons, mots d'amour, crottes de nez ou cheveux à la mémoire d'une relation amoureuse mais aussi amicale. Les plus romantiques l'enterrent dans le fond du jardin.
Une réflexion ultra philo me vient à l'esprit. Qu'est ce que le passé? A-t-il vraiment existé comme nous l'avons ressenti? Comment le matérialiser pour le faire durer dans le temps?
Allez-y pour un petit aperçu, à prendre à la rigolade ou très sérieusement (c'est comme voir 40 résumés de films, assez divertissant finalement). Mais mieux vaut avoir le cœur léger.
Un test d'héroïne
Un véritable gâteau