Deux de mes passions dans la vie sont la musique et la bouffe.
Mais vraiment. J'attend chaque repas comme le messie, je prend un réel plaisir à chaque bouchée et la découverte de bons restos m'émoustille.
Ces mêmes affirmations peuvent exactement s'appliquer à la musique.
En somme, on peut observer une forme généreuse d'épicurisme.
Et pourtant, je n'ai jamais été foutue de faire 3 notes correctes à la flûte en 4ème et je ne connais toujours pas par cœur la "recette" de la vinaigrette.
J'ai beaucoup de mal à dire quel label a signé avec l'artiste que j'écoute en boucle depuis 3 mois et je ne me rappelle jamais de quelles régions viennent les vins les plus forts.
Et dans ma définition du mot "passion" cité plus haut, il y a "curiosité exacerbée" et/ou "connaissances particulières et pointues".
Je me suis alors dit que ce devait plutôt être une forme accrue de jouissance.
C'est comme si je voulais tellement en profiter, que le fait de ne pas tout identifier rendait les choses plus savoureuses.
Pour donner un contre exemple : j'ai étudié pendant 1 an l'écriture scénaristique, le montage vidéo, les méthodes de tournage etc. Et j'ai eu beaucoup de mal pendant un long moment à regarder un film sans faire attention à chaque détail technique, et du coup, sans en profiter pleinement.
On peut carrément appliquer tout cela à la théorie de "l'imbécile heureux", je ne m'en voudrais pas.
Après tout, même dans l'acte sexuel, on jouit souvent les yeux fermés.