C’est le nom d’un nouveau site internet qui sera lancé le 7 mars par le Ministère des Droits des Femmes et qui sera dédié aux actions en faveur de l’égalité femmes/hommes.
Comme le résume Seb qui était invité à la présentation [je l'étais aussi mais j'ai eu un empêchement] « entreprises, associations, personnes physiques pourront [y] inscrire initiatives et évènements pour qu’il n’y ait « pas un seul jour dans l’année sans faire progresser l’égalité homme/femme ». Cette plateforme [8marstoutelannee.fr] s’inscrit dans l’ambition gouvernementale d’étendre l’édition 2013 de la « journée des droits des femmes » à l’ensemble de l’année. » Ce site vise donc à prolonger la journée de 8 mars dont les évènements sont répertoriés sur la carte des droits des femmes déjà en ligne. A suivre donc et à découvrir demain.
Une autre initiative importante, pérenne mais moins médiatique, a été prise par le Ministère des Droits des Femmes : l’établissement de « feuilles de route » pour les ministères. Chaque ministère a sa feuille de route qui contient une liste de mesures en faveur de l’égalité ou de l’équilibre femmes/hommes ; ces mesures sont déclinées en actions, assorties de modalités et de délais de réalisation, voir de détails dont le langage très administratif révèle la prise au sérieux de l’objectif.
Ces feuilles de route concernent la politique de ressources humaines des ministères et des organismes financés ou sous tutelle, les politiques publiques menées par ces ministères mais aussi les systèmes d’information, avec des statistiques systématiquement sexuées par exemple. Toutes ces feuilles s’organisent autour de quatre axes : renforcer la part des femmes dans les postes d’encadrement ou supérieur, favoriser l’équilibre femmes/hommes dans les métiers et les organisations (comités, conseils, jurys de concours…), lutter contre les stéréotypes de genre, favoriser la conciliation vie professionnelle/vie privée.
Ce qui frappe, c’est que dans un contexte de contraintes budgétaires, cette politique est la plupart du temps peu coûteuse car elle relève plus du volontarisme dans le cadre d’un système existant que de modifications de structures ; lors de la composition d’un jury de concours par exemple, il suffit en effet d’avoir en tête l’objectif d’équilibre défini par la loi (40 % au moins de l’un ou l’autre sexe).
La parité c’est tout le temps, au cœur même du système, et pas seulement ponctuellement ou comme un sujet à part que l’on daigne traiter en fin de réunion… Bref, l’égalité c’est maintenant !
Voici quelques extraits des feuilles de routes :
Pour les services du 1er ministre j’ai noté :
« Favoriser un meilleur équilibre femmes/hommes dans la vie professionnelle à tous les niveaux de la hiérarchie et dans tous les secteurs d’activité
Action 1 : Favoriser l’accès des femmes aux postes d’encadrement
Présentation : Offrir un nombre de promotions au choix équilibré entre hommes et femmes.
Coût : 0. Modalités de réalisation : concertation avec les organisations syndicales, réalisation dès 2013. Délai de réalisation : 1 an.[...] Action 4 : Constituer pour chaque recrutement des listes courtes équilibrées homme-femme ou permettant de rééquilibrer des secteurs où l’un des genres est surreprésenté (secrétaire femme, conducteur homme, chef de bureau…). »
Pour le Ministère des Affaires Étrangères :
« Accroître le vivier des femmes susceptibles d’être nommées à des emplois d’encadrement supérieur
Action 1 : Augmenter le recrutement de femmes dans les corps A+ du ministère.
Il conviendra de porter progressivement leur part à au moins 30% à l’horizon 2025 (contre 21% en 2012). Ceci suppose la mise en place d’outils adaptés pour favoriser les départs et conditionne la capacité de recrutement. Ce chantier fait l’objet d’un engagement réciproque avec la DGAFP dans le cadre de la conférence annuelle de Gestion Prévisionnelle des Ressources Humaines. Dans un contexte de réduction du volume d’emploi titulaire, le MAE ne pourra féminiser ses corps A+ s’il y a un ralentissement du flux de départs en retraite. Le MAE doit disposer d’outils adaptés pour assurer un flux régulier de départs (Dispositif de Fin d’Activité (DFA), réforme de la Prolongation Légale d’Activité (PLA)).
Action 2 : Veiller à ce que, chaque année, à compétences égales, la part des femmes promues dans les différents corps et grades soit toujours supérieure, et a minima égale, à la proportion de femmes parmi les agents susceptibles d’être promus afin de tendre vers l’objectif de 40% de primo-nominations de femmes dans les délais requis par la loi.
Calendrier de réalisation : dès 2013. »
Pour le Ministère de l’Éducation Nationale :
« Diversification des parcours d’orientation des filles et des garçons
Action 1 : Création du site «Objectif égalité» sur les stéréotypes liés aux métiers et au genre l’égalité professionnelle, en liaison avec les grandes branches professionnelles. Il réunira l’ONISEP, la DGESCO, le CNAM et le Ministère des droits des femmes. Ce site participe à la réflexion globale sur l’égalité et permettra notamment de :
- travailler sur les outils de l’orientation (PDMF, conseil d’orientation, entretien personnalisé) pour favoriser l’égalité filles-garçons et la mixité des filières,
- intégrer cette dimension dans la formation des COP, IEN-IO, CSAIO,
- mobiliser les différents réseaux, CSAIO et chargés de mission égalité filles/garçons pour les engager à s’impliquer dans la promotion de la diversification de l’orientation des filles et des garçons.Calendrier : ouverture début 2013.
Action 3 : Année 2013 : «égalité entre les filles et les garçons dans l’accès aux formations et aux métiers»1. Dans le cadre du partenariat école-entreprise, faire de l’année 2013 une année dédiée à la thématique : «favoriser l’égalité entre les filles et les garçons dans l’accès aux formations et aux métiers»
a. Organisation d’un colloque national inscrit au PNF
b. Mise en œuvre d’actions spécifiques (communication, valorisation…) avec les partenaires volontaires
c. Signature d’avenants aux accords cadres pour valoriser cette dimension.2. Proposition à Bercy de la création d’un indicateur de suivi de la mixité dans la voie professionnelle à inscrire dans le PAP 2014,
3. Opération de communication destinée à la présentation de la série STI2D spécifiquement en direction des filles.
Calendrier : année 2013. »
Pour le Ministère de la Justice :
« Former les magistrats à l’égalité des droits femmes-hommes (ENM)
Action 1 : Sensibiliser les futurs magistrats à l’égalité entre les femmes et les hommes via leur participation à la formation relative aux principes clés de la législation de l’UE en la matière : cadre institutionnel et mise en œuvre par les acteurs judiciaires puis favoriser la diffusion du module.
L’objectif est de sensibiliser les participants aux principes clés de la législation de l’UE en matière d’égalité femmes-hommes et d’en favoriser la diffusion. Le Collège d’Europe organiserait, entre juin 2013 et décembre 2014, 12 séminaires dont 6 séminaires de formation spécifiquement destinés aux magistrats. Ces séminaires, dont 4 seraient organisés à Bruges (Belgique) et 2 dans les locaux de l’ENM (Paris), auraient une durée de 2 jours et réuniraient 50 participants des 27 Etats membres de l’Union européenne. Le projet est intégralement financé par la Commission européenne. »
Pour le Ministère de l’Économie et des finances :
« Développer les statistiques et études pour mieux apprécier les situations d’inégalité selon le genre et contribuer à l’élaboration et à l’évaluation des politiques de promotion de l’égalité au plan national et régional.
Action 1 : Dans ses publications et ses études nationales, l’INSEE
s’engage :
- à mobiliser son système statistique pour enrichir les analyses nécessaires à l’action en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. En particulier, un recueil de statistiques et d’analyses sur les femmes et l’égalité des genres, produit régulièrement depuis 1986, sera réalisé d’ici 2017. Ces productions permettent de développer les statistiques et études déjà nombreuses, menées par l’INSEE et ses partenaires. Les données mobilisées permettent de dresser un état des lieux très riche sur la situation des femmes au regard de leur niveaux de formation, de qualification, d’insertion professionnelle, de rémunération, de retraite, de gestion de leur emploi du temps et de leurs conditions de vie.- à continuer d’introduire la variable du sexe dans toutes les enquêtes appropriées sur le plan de la méthode statistique et de l’objet de l’enquête, et à encourager dans le même sens les producteurs de fichiers administratifs, utilisés de plus en plus pour la production de statistiques (hormis le répertoire Sirène).
Action 2 : Dans les études régionales, l’INSEE s’engage à intégrer systématiquement des statistiques sexuées dans l’offre standard de ses projets d’études, de conseil pour l’élaboration d’indicateurs de suivi.
Les directions régionales de l’INSEE ont publié au total 25 études en partenariat sur la parité depuis 2008. D’autres projets sont en cours, en lien avec la mise en place des plans régionaux stratégiques pluriannuels en faveur de l’égalité entre femmes et hommes, lancés par les Préfets de région en 2011. Ces projets mobiliseront, s’agissant des mesures visant la promotion de l’égalité parmi les agents de l’Insee, le réseau des référents locaux sur la diversité qui a été mis en place en décembre 2010. »
Source : http://femmes.gouv.fr/droits-des-femmes-les-feuilles-de-route-ministerielles/
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