Des variations dans le gène FTO peuvent inciter à trop manger mais aussi augmenter le risque d’une forme de cancer de la peau. Obésité et mélanome malin, la forme la plus grave de cancer de la peau, partageraient ainsi un même facteur de risque génétique, des mutations de la même région du gène FTO, selon cette étude internationale du Melanoma Genetics Consortium, publiée dans l’édition du 3 mars de Nature Genetics.
Cette recherche a porté sur les SNP (Single nucleotide polymorphism) ou mutations d’un seul nucléotide ou « lettre », de l’ADN. Certains SNP ont néanmoins un rôle important dans la santé humaine. Les scientifiques montrent que plusieurs SNP situés sur une région du gène FTO sont associés à un risque accru de mélanome. Alors que de précédentes recherches avaient montré que certaines variations dans le gène FTO étaient également liées à l’obésité et à un indice de masse corporelle (IMC) élevé, les SNP alors identifiés étaient situés dans une région différente du gène FTO.
Ici, l’étude suggère que le gène FTO est associé à plus que l’IMC. Les chercheurs ont analysé les génomes de 1.353 personnes ayant développé un mélanome et les génomes de 3.566 témoins sans mélanome. Une fois les SNP identifiés comme étant associés au mélanome, les chercheurs les ont vérifiés chez 12.314 personnes atteintes de mélanome. Ces SNP se trouvaient situés dans une région du gène FTO associée également à l’obésité. Leurs principales constations sont les suivantes :
· Un SNP (rs16953002) s’avère associé à un risque accru de 32% de mélanome (OR : 1,32, IC : 95% de 1,17 à 1,50).
· Cependant, les chercheurs n’ont trouvé aucune association significative entre rs16953002 et l’IMC et l’association entre rs16953002 et le mélanome subsiste même après ajustement avec l’IMC.
C’est donc une région du gène FTO et non un SNP en particulier qui semble associée à la fois à l’obésité et au risque de mélanome. Le gène FTO pourrait donc jouer un rôle plus large que celui déjà identifié sur l’IMC. Au-delà d’une éventuelle prédisposition, les chercheurs rappellent que le facteur de risque le plus important et bien établi pour le mélanome reste la surexposition au soleil et aux sources artificielles d’UV ainsi que les mesures démontrées de limiter le risque de mélanome.
Source:Nature Geneticsdoi:10.1038/ng.2571 online March 3 2013A variant in FTO shows association with melanoma risk not due to BMI.
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