J'aime cet apéro au bureau, oui deux fois par semaine, suivant les équipes, les déplacements et les humeurs du chef, les services se retrouvent dans un pub proche du bureau. Un endroit sympathique, d'ambiance pseudo irlandaise, avec de la musique celtique et du rock actuel, des télés dans tous les coins, de la bière à volonté à chaque extrémité de bar, les serveuses distribuent entre les tables et les personnes debout. Le patron hurle des cantiques en celte, en ivresse et en breton, suivant son humeur et sa dose.
Belle ambiance, chaude l'hiver quand il gèle dehors, ici on peut être en top, en chemisier, en tee-shirt, légère comme ma robe de ce soir. Car ce pub se l'aime. Il est devenu un ami, pour oublier mon naufrage, ma galère familiale, mes enfants et plus encore mon mari. Il me pèse, mais je ne veux pas le quitter, oui, je suis paradoxale, je suis une femme.
Alors je reste ici, je me détends, je bois un campari, avec une barquette de frites, rassurez-vous, je ne grossis pas, je fais du sport durant ma pose de midi, je nage. Je me sens bien même mieux après le second campari, parfois une bière pour trinquer avec des collègues, plus jeunes que moi, mais la grande blonde quadra fait encore son effet. Mes décolletés et mes longues jambes en collant de couleur, ou fantaisie, attirent les yeux.
Plus encore mes chaussures, mes collègues féminines viennent en parler avec moi.
Et avec les bières, les langues se délient, s'avouent et me flattent. Tant mieux car j'aime l'entendre, cela fait si longtemps que je ne partage plus d'amour avec mon mari. Alors autant vivre ma quarantaine libre, heureuse. J'aime cette ambaince qui me rappelle ma jeunesse en Angleterre, puis dans d'autres pays européens. On riait, on buvait, on était fous, on était insouciant. Mais j'ai envie de retrouver cette insouciance, impossible dès que vous avez des enfants, une maison, des impôts, trop de limites et de contraintes invisibles. Mais depuis quelques semaines, j'ai décidé de vivre autrement.
Ce soir, je suis officiellement là pour fêter la naissance d'un bébé d'un collaborateur de l'équipe, mais j'attends officieusement un collègue, il me plait. On a déjà discuté de tout, de rien, et un peu plus de nous, de liberté, de sexe, de livres actuels, on a ri. J'ai simplement aimé cette complicité, sa main sur ma cuisse, sur mon épaule. Ses lèvres aussi avant de repartir tard l'autre soir.
Mon mari, il garde les enfants, il ne dis rien, aveugle peut-être, ou discret car lui aussi rentre tard de réunions impossibles. C'est un pacte sourd et muet.
Ce soir j'ai mis cette robe quasi d'été, un sous-pull translucide, et puis si sa main vient sur ma cuisse, il sentira mes bas, des dim-up couleur soleil. Mes jambes se sentent libres, moi aussi.
Tiens il arrive.
Nylonement