C’était l’heure des soirs quand les toits s’apprêtent pour dormir. C’était l’automne, il faisait déjà froid. Les feuilles du tilleul tombaient
laissant la branche morte.
Le brouillard remontait pour suspendre sa trame. Le bruit lointain d’un bal arrivait jusqu’à nous. La valse s’égrenait et nous allions ensemble par
les prés bleus de lune au bord de l’eau tremblante.
La valse s’égrenait et nous allions ensemble.
Nous nous embrassions à peine un peu.
Je me souviens.
*
J’avais quelque chose comme un rêve à te dire, quelque chose comme le mot amour dans les vitrines, quelque chose comme les pièces ensoleillées de ma
mémoire où tous les enfants traînent la mer au bout d’une ficelle.
je pense à toi sans prévenir personne
je pense à toi en un mot comme en cent
je pense à toi comme si de rien n’était
je pense à toi
Le temps ne tient à rien comme le son des cloches ou comme ces amants de fin d’été, début d’automne, qui passent.
Que sais-je de l’amour et des grands amoureux sinon cinq ou six noms ? Que sais je de l’amour au bout du compte mis à part ton prénom.
je pense à toi sans prévenir personne
je pense à toi en un mot comme en cent
je pense à toi comme si de rien n’était
je pense à toi
à toi maintenant
Rémi Arnaud