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René Frégni : la pensée jaillissante de l’autodidacte (1/8)

Publié le 06 mars 2013 par Sheumas

 


René Frégni devant les lycéens de Vieljeux par Sheumas1

« Lorsque j’ai commencé à parler de mes livres, je ne savais pas ce qu’était un « incipit » et le seul concours que j’avais passé c’était celui qui consistait, avec les minots des quartiers de Marseille, à mesurer la longueur de son sexe »... René Frégni s’adresse aux lycéens spécialistes des incipits avec ce naturel et cette simplicité qui font toute la saveur de son discours.

Chez Frégni, ce qui s’impose d’abord, c’est ce parfum épicé, cette senteur particulière qui fleure bon la Canebière et les collines de l’arrière-pays. On s’assied facilement à ses côtés pour l’écouter et se laisser entrainer dans le vertige des mots. Derrière la plaisanterie, l’anecdote scabreuse, on perçoit la profondeur des idées et le regard tendre, humaniste, fragile, d’un homme qui a parcouru les champs de l’humanité et qui cite avec émotion les phrases du grand Giono, écrivain qui, comme lui et comme Shakespeare, aime les hommes et la terre de Provence. La Littérature n’a pas de patrie, mais elle nous parle de nos racines... et, comme le disait précisément Giono, « le plus grand écrivain provençal, c’est Shakespeare ! »

Quand je l’ai raccompagné à son train vendredi en début d’après-midi, un pâle soleil brillait sur le vieux port de La Rochelle et faisait tinter les mâts : c’est encore une phrase de Giono qu’il m’a citée : « Le soleil n’est jamais si beau que quand il éclaire la route du voyageur qui reprend son voyage ».

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