En premier, c’est toi que j’aime, et la mort en second,
car elle m’aime plus que toi quand tu n’es pas là.
Elle s’assied en face de moi,
aiguise sa faux.
Nous nous adressons plein de mots sages,
aussi sages que les derniers mots peuvent être.
Tiens, on frappe à la porte :
« C’est elle », dit la mort, « Alors je m’en vais. »
« C’est ça », je lui dis, autrement distrait.
Ton sourire, découvrant à peine tes dents,
plus luisant que l’acier de la sinistre faux,
brille de mille éclats. Nous nous embrassons.
Nous nous roulons sur le plancher.
Ce craquement de planches,
comme si l’on brisait et quittait un cercueil,
c’est l’amour qui se relève et ne meurt pas.
***
Visar Zhiti (né en 1952) – Traduit de l’albanais par Ardian Marashi