Microsoft et l'État français en pleine lune de miel

Publié le 12 avril 2008 par Rebus
  On a tous nos petites obsessions et, en tant que linuxien, non acharné, mais convaincu ; pas geek pour autant mais utilisateur lambda ; j'aime bien à l'occasion taper sur le grand méchant loup de Redmond, dealer de l'OS le plus célèbre du monde, Windows (bien que son petit dernier Vista soit quelque peu décrié).

  Euh, ok, mais, on n'est pas là pour bouffer du "il est pas bô Sarko" à toutes les sauces ? Si, on est d'accord, c'est le jeu ma pauvre Lucette, mais là, en l'occurence, je peux sacrifier à deux de mes obsessions. Du vrai multitâche, un truc que Windows peine à faire. Ami windowsien qui me lis, je te charrie, mais j'essaie aussi de t'attirer du bon côté de la force, tu as cédé à la facilité et L'empereur Billou et son Dark Balmer auront ton âme.

  Bon, arrêtons de nous égarer. Alors qu'à encore fait le Grand Méchant Microsoft. Il a fait à l'État une proposition qu'il ne pouvait pas refuser...Je ne sais pas quel ministre s'est retrouvé avec une tête de cheval dans son lit, toujours est-il que PCInpact nous annonce qu'un ministére régalien (lequel ?) vient de valider une offre de Microsoft qui, pour 150 euros par poste équipera de toutes ses solutions le ministère en question. Bon, déjà, il plane un léger doute sur l'appel d'offre mais ce ne sont que des suppositions (prudent le gars, hein). Un deuxième ministère, pas plus nommé que le précédent, étudie l'affaire lui aussi.

  Alors, où est le problême me direz-vous ? 150 euros pour des solutions Microsoft, ce n'est pas excessif, loin de là. C'est même une affaire, nos ministres ont su négocier. On irait donc vers une diminution des frais... Oui, et la marmotte...Déjà, ce tarif spécial "mon copain" peut s'apparenter à du dumping, ce qui est interdit, tout comme la vente liée, autre activité spécifique à Microsoft. L'économie maintenant ? Euh, des solutions Linux comme les suites OpenOffice, aussi efficientes que l'Office redmondien, juste une interface peut être moins kikoolol , sont gratuites. Oui, il y aurait un coût de formation, le temps de familiariser les personnels, c'est évident. Mais le passage d'Office 2003 à sa version 2007 nécessiterait aussi une formation donc... pas vraiment d'économie là dedans...Et surtout une incohérence. L'Assemblée Nationale elle même, à priori pas un refuge de geeks tourne maintenant sous Linux, Ubuntu, plus exactement. L'armée s'est tournée vers Mandriva, arrangée à sa sauce, avantage du libre, car de hauts gradés ne voyait pas d'un bon oeil les fuites orchestrées par les probables backdoors de Windows transmettant gentiment toutes les infos à l'Oncle Sam. Pas de parano ou d'Oliver Stonite de ma part, juste le report des motivations des bidasses (enfin de hauts gradés en l'occurence )pour passer au libre. La gendarmerie tourne sous Ubuntu. Si je voulaus faire une blague facile, je dirais que la simplicité de Linux se prouve ainsi, si un gendarme peut y arriver (blague, pas taper merci).

  En bref, on peut se demander ce qui a motivé ce soudain revirement dans les choix étatiques. La rencontre des pontes de Redmond et de Nicolas Sarkozy il y a quelques mois ? L'atlantisme forcené de ce dernier qui lui fait croire que si c'est américain c'est mieux ou la légende qui voudrait que Linux soit un OS de communistes barbus mangeurs d'enfants, affublés d'une hygiène douteuse ? Allez savoir... J'ai même lu, les gens sont méchants, que Steve Balmer, lanceur de chaises chez Microsoft avait trouvé à qui envoyer des valises biftonnnées si je puis dire. Oser soupçonner ça, quand même...

  Ceci dit, cette annonce intervient juste parès le revirement surprise de la France en faveur de OXML  du même Microsoft alors qu'auparavant l'AFNOR y était opposée... Des pressions là encore, ou juste des choix idéologiques?

  Ça peut paraître anecdotique mais c'est une stratégie politique qui montre clairement le degré de sensibilité de nos dirigeants aux pressions des lobbyistes et surtout, cela étouffe toute concurrence... Surprenant pour des gens se prétendant libéraux.

  On continuera donc de faire croire qu'il n'existe qu'une approche de l'informatique, un seul choix. Tiens on ne nous annonçait pas que tout était possible ? Ouais, ben , pas remettre en cause les monopoles apparemment.