2e CONGRÈS MONDIAL
D'ÉCOLOGIE SONORE - 2012
Fabio Miguel
Soundscape, The Human Voice as symbol
Mardi 21 août 2012 - 15H
Salle Stella à Saillon (Valais Suisse)
Comment la voix peut-être traitée au sein de problèmes symboliques ?
Cette présentation est pensée d'après une approche d'après Schafer, Geertz, et Mosivici.
La voix comme un symbole
Pour Murray Schaefer, la voix est symbolique, elle éveille en nous des émotions, des pensées, bien au-delà des fonctions de communication. Elle évoque au plus profond de notre psyché, le vent, l'eau...
Le son de la voix peut paradoxalement rapprocher, mais aussi éloigner des personnes.
Pour Geertz, la culture est un système entrelacé de symboles, d'ailleurs fabriqués par l'homme lui-même, ce qui constitue et fabrique ainsi différentes manières de penser.
La voix joue un rôle important dans tous les secteurs de la société. Elle est un élément important aider notamment à comprendre les différentes formes de pensée, à focaliser les symboles relatifs à lune construction sociale qui doit beaucoup à l'expression vocale...
Pour Moscovici, il y a un concept de représentation sociale, via différentes personnes qui ont des idées, des conceptions par elles-même, des principes de circulation, physique , sociale, intellectuelle, dans différents noyaux sociaux.
Ce sont des phénomènes complexes, devant être décrits et expliqués; faisant référence à des idées, des sensations sur un sujet, un objet...
Tous ces concepts sociaux sont donc appliqués à la voix.
Pour identifier et comprendre le mode d'utilisation de ces concepts, prenons des exemples brésiliens, avec les chanteurs de sérénades du XIVe siècle au Salvador. Ces chanteurs officient dans les rues, avec de belles voix puissantes, accompagnés d'instruments de musique (guitares).
Ils vendent des partitions dans cette même rue, des chansons poétiques, sentimentales, ou avec des textes à double sens, des rythmiques assez développées... Ils véhiculent ainsi, par la voix et l'écrit, certaines conceptions sociale à un large public.
Autre exemple, avec par exemple les crieurs de rue, les vendeurs qui annoncent un produit à manger, ou d'autres services. Ce derniers constituent des exemples vocaux superbes, maîtrisant port de voix, rythmes et modulations musicales qui signent littéralement leur présence, les identifient et les rendent ainsi très aisément reconnaissables les uns des autres. Leurs cris et chants ont inspiré des compositeurs pour composer des musiques originales, quasi environnementales (Clément Janequin et ses Cris de Paris).
L'époque de ces chanteurs et crieurs est maintenant révolue, aux vues des transformations importantes, urbanistiques, d'où des niveaux sonores élevés et des transformations acoustiques des lieux qui ont considérablement modifié, voire annulé I'implication dans les représentations symboliques liées à la voix dans l'espace public.
On peut retrouver cependant des réminiscences de ceci avec le cirque, qui arrive, s'installe, s'annonce dans la ville par haut-parleurs et des clowns annonceurs qui chantent avec des rythmes particuliers et des mélodies bâties sur le style musical des questions réponses.
Ainsi en est-il encore dans certains régions ou pays, de l'appel des vaches par les bergers, pour ramener le bétail vers lui, avec des vocalises et rythmes spécifiques, ou parfois même inspirant des chansons avec des textes narratifs.
Prenons l'exemple de l'Embolada, ou repenti, forme d'improvisation vocale spontanée dans des musiques latino où le chanteur entame un texte en parlant de plus en plus vite, modifiant et déformant le texte initial de manière de plus en plus embrouillée, dans un jeu d'improvisation dialogué. Dans le Nord, nous trouvons quantité de chants poétiques improvisés. La voix a un ainsi un espace central dans la culture, on peut y percevoir au travers ses chants idées, pensées, des émotions, des aspects révélateurs de la communauté dans ses façons de vivre. Étudier ces pratiques nous amène à construire un objet d'étude très complexe, convoquant la psychologie sociale, dans différents moments de vie, rites et coutumes. Nous abordons là des modes de communications générant et entretenant un phénomène sonore dynamique, modifié par le contexte, et même le propre environnement sonore où vivent les sociétés étudiées.
Question importante : Comment les gens travaillent et se concentrent par la voix ?. Dans certains cas de figure, elle et présente partout, dans les fêtes, le travail, la religion... Le sujet et l'objet doivent être interprétés dans un contexte psychologique.
Pour conclure, on observe par le biais de la recherche anthropologie autour de la voix, que nous touchons un sujet universel, en rapport avec tous les êtres vivants.