Cette nouvelle approche thérapeutique contre la progression de l’œdème maculaire diabétique (OMD), présentée à la dernière réunion annuelle de l’American Society for Cell Biology (San Francisco) est une combinaison insuline plus inhibiteur de l’EGF (facteur de croissance épidermique/epidermal growth factor). Ce traitement combiné à l’insuline a permis de limiter la progression de l’œdème maculaire diabétique (OMD), sur des souris diabétiques insulino-dépendantes.
La rétinopathie diabétique est l’une des principales complications du diabète et atteint environ une personne diabétique sur 2. L’œdème maculaire diabétique, l’une de ces manifestations, peut aboutir à de sévères complications jusqu’à la cécité. Dans cette affection, le diabète affecte le système circulatoire de la rétine, qui, pour maintenir son oxygénation, crée de nouveaux vaisseaux sanguins, plus fragiles et susceptibles de rompre et d’entraîner une hémorragie.
Le Dr Bela Anand-Apte de la Cleveland Clinic montre que l’inhibiteur de l’EGF en contrecarrant l’interaction entre insuline et une protéine appelée bêtacelluline (BTC), qui favorise la régénération des cellules bêta du pancréas qui stockent et diffusent l’insuline, permet de préserver l’intégrité vasculaire, chez des souris. Ces résultats suggèrent que cette combinaison pourrait prévenir l’œdème maculaire, à condition d’être adaptée aux patients de diabète.
En étudiant la progression de la rétinopathie diabétique chez des patients dont la glycémie n’était plus contrôlable par des ADO, contraints d’être traités par insuline, les chercheurs ont noté qu’avec l’insuline, la rétinopathie progressait beaucoup plus vite, au moins durant un temps. Les chercheurs ont donc conclu à une corrélation entre le début de l’insulinothérapie et le développement de l’OMD. Une autre équipe a alors remarqué que les patients atteints de cancer du pancréas et qui avaient subi une pancréatectomie développaient un diabète sévère, mais ne développaient quasiment jamais de rétinopathie même 10 à 20 ans après l’intervention. Les chercheurs ont alors émis l’hypothèse d’une interaction entre insuline et la sécrétion d’un facteur de « perméabilité vasculaire »(vascular permeability-inducing factor).
L’inhibiteur de l’EGF préserve l’intégrité vasculaire : Sur un modèle de souris diabétique, les chercheurs réussissent à déjouer la liaison insuline-BTC grâce à l »inhibiteur de l’EGF et à préserver l’intégrité vasculaire. Des résultats prometteurs alors que, selon les CDC, l’association entre déficience visuelle et progression des diabètes de type I et II semble se renforcer. Aux Etats-Unis, précisent les auteurs, 25,8 millions de personnes souffrent du diabète, 4,2 millions ont une rétinopathie diabétique, et pour 675.000 cette rétinopathie évolue vers sa forme la plus sévère, la rétinopathie diabétique proliférante, qui dans la majorité des cas, s’accompagne d’un œdème maculaire du diabétique.
Source: American Society for Cell Biology Insulin plus growth factor inhibitor limits vision damage in diabetic mice (Visuel NIH, vignette NEJM)
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