Histoire d’en faciliter l’usage, prenons en exemple l’édition de mon premier livre. J’eus un coup de cœur pour Alain Williamson. Même s’il n’avait pas retenu mon manuscrit, quelque chose me poussait à persévérer… Puis, ayant reçu une version plus mature, il accepta volontiers de le publier.
Du contact initial au moment où je tins mon livre dans les mains, une certitude m’habitait.
Je le savais au fond de mon cœur que c’était lui, l’éditeur de mon livre. Naturellement, un dauphin blanc en ornait la couverture. C’était comme ça. J’avais la conviction absolue de la forme que prendrait l’issue. Et j’interdisais à tout doute d’assombrir l’éclat de ma foi.
Dans le secret de mon cœur, toute seule avec moi-même, malgré les peurs de mon mental, j’étais persuadée qu’il réaliserait mon possible. Je sais. Cela peut paraître prétentieux, entêté, arrogant, voire désespéré.
Pourtant, brillait en moi une joie immense. J’étais dans ma puissance.
C’est ainsi que je décris ce sentiment intense au fond de nous. Cette félicité qui se réjouit d’avance du résultat. Cette plénitude de se sentir à notre place, celle qui nous revient. Cette sérénité de n’envier le sort de personne d’autre. Cette paix de percevoir que tout est parfait. Cette ardeur qui occulte la peur, l’injustice, l’erreur.
J’étais dans ma puissance, parce que je savais que rien ne pouvait m’arrêter. Je me sentais en pleine possession de mes moyens, aussi restreints soient-ils.
Aujourd’hui, je nous perçois, vous autant que moi, dans notre puissance.
La vie nous a donné des talents uniques. Toutefois, nous ne pouvons pas devenir qui nous ne sommes pas. Seulement qui nous sommes déjà. Juste un peu plus épanouis, ici et là. Avec la forme que la vie nous a confiée. Et pour lui faire honneur, nous acceptons de planter nos racines dans un sol fertile. Généreusement, nous multiplions nos branches, nos bourgeons et nos fleurs.